À ce jour, ce sont surtout les corticoïdes (notamment la dexaméthasone) qui ont fait preuve d’efficacité pour réduire la mortalité chez les patients hospitalisés atteints d’une forme grave de Covid. Mais ils ne permettent pas de guérir la maladie et ne sont jamais utilisés dans les formes moins sévères de Covid, ni en prophylaxie.
Toutefois, il n'y a pas que les corticoïdes comme solution : d'autres traitements prometteurs, par injection ou par voie orale, sont à l’étude. Certains sont même déjà utilisés en accès précoce.
L’avènement des anticorps monoclonaux
Tout d’abord, on citera les anticorps monoclonaux injectables. « Ils ciblent la protéine Spike et neutralisent la capacité du virus à se fixer et à pénétrer dans les cellules », explique Anne-Geneviève Marcelin, cheffe du service virologie de l’Hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris). Deux médicaments de cette classe thérapeutique sont déjà autorisés depuis mars en France, en accès précoce : il s’agit des bithérapies casirivimab/imdevimab de Roche et Regeneron (Ronapreve) et bamlanivimab/etesevimab de Lilly. Début juin, un peu plus de 1 000 patients ont pu en bénéficier. Mais aujourd’hui, seule Ronapreve reste utilisé. En effet, « le médicament de Lilly n’est plus proposé, car l’un de ses composants (le bamlanivimab) n’est pas du tout actif sur le variant Delta, qui circule aujourd’hui à 100 % en France », détaille le Pr Marcelin.
Ronapreve est autorisé dans les formes précoces (moins de 5 jours) de la maladie chez les personnes à haut risque, et pour prévenir son apparition chez les immunodéprimés. Depuis septembre, il peut aussi être donné à des stades plus avancés, chez des patients déjà hospitalisés qui risquent de développer une forme grave. Concrètement, il s’agit des personnes immunodéprimées, atteintes d’un diabète, d’obésité, d’une BPCO, d’une insuffisance cardiaque ou rénale et les plus de 80 ans.
Cependant, Ronapreve ne conservera pas longtemps son monopole. Des anticorps monoclonaux nouvelle génération sont dans les tuyaux. GSK y travaille, mais aussi AstraZeneca qui développe un cocktail qui pourrait s’injecter une seule fois par an, en prévention. Enfin, un traitement à base d'anticorps, cette fois-ci polyclonaux, baptisé Xav-19 et mis au point par le laboratoire nantais Xenothera pourrait bientôt faire son apparition.
Toutefois, les anticorps monoclonaux ne sont disponibles qu’en injectable. Les chercheurs travaillent donc également à la mise au point de traitements oraux, plus faciles à administrer.
Des antiviraux oraux
Dans ce domaine, trois médicaments tiennent la corde. Le molupinavir (Merck), le PF-07321332 (Pfizer) et l’AT-527 (Roche et Atea Pharmaceuticals). Leur mode d'action : « Ils viennent inhiber des enzymes indispensables au cycle de réplication du virus », explique Karine Lacombe, cheffe du service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine (Paris). « Ces antiviraux oraux, administrés en phase très précoce de l’infection, ou encore chez des personnes qui ont été exposées à des patients malades, sont en cours de développement et on espère avoir rapidement des résultats de leur positionnement potentiel dans l’arsenal thérapeutique », poursuit Karine Lacombe. Les résultats des études cliniques sont attendus à la fin de l'année pour le molupinavir ainsi que pour l'AT-527, et en début d'année prochaine pour le médicament de Pfizer.
Les espoirs dans la recherche pour trouver un traitement efficace sur le virus sont donc immenses.
D'après une conférence de l'ANRS - Maladies infectieuses émergentes.
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