Gros contributeurs d’économies réalisées sur le médicament, les industriels n’en peuvent plus. Pour éviter que leurs taxes ne s’envolent et enrayer les baisses de prix, le Leem (Les entreprises du médicament) propose trois pistes d’économies sur le médicament, dont des délistages. L’assurance-maladie pourrait récupérer 1,1 milliard d’euros d’économie.
Chaque année, l’effort demandé à l’industrie pharmaceutique en termes d’économie sur le médicament « est tel qu’il fragilise aujourd’hui la soutenabilité économique des industriels, pris en tenaille entre la fiscalité la plus forte d’Europe (avec 5 taxes spécifiques au secteur qui représente 60 % du chiffre d’affaires des entreprises) et des prix en moyenne 10 % inférieurs à ceux des pays européens comparables », fait savoir le Leem (Les entreprises du médicament) lors de sa conférence de rentrée, le 19 septembre. Si on attend toujours les grands axes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, faute de gouvernement, l’industrie pharmaceutique propose déjà aux autorités un plan économique « pour redonner de l’air à ce secteur », indique Thierry Hulot, président du Leem.
Menacée par une clause de sauvegarde* qui s‘envole en raison de dépenses de santé qui dérapent, l’industrie demande que le plafonnement prévu (à 1,6 milliard d’euros) soit respecté en 2024 et que soit organisée sa décroissance à 500 millions d’euros en 2027. En contrepartie, le Leem propose d’autres voies d’économies « réalistes, faciles et rapides à mettre en œuvre sans pénaliser les patients ».
Tout d’abord, le Leem encourage à réduire la consommation des médicaments en favorisant le bon usage. Le Leem avait déjà réalisé au printemps 2024 une campagne à destination des personnes âgées sur le thème « Réduisons le volume ». Il prévoit ainsi une économie de 300 millions d’euros pour l’assurance-maladie.
Ensuite, le Leem recommande le délistage de médicaments, se basant ainsi sur l’enquête de NérèS qui ferait réaliser une économie de 300 millions d’euros pour l’assurance-maladie. Mais délister n’est pas dérembourser, rappelle le Leem. « Les pistes très prometteuses sont les antifongiques dans les mycoses et les médicaments qui sont utilisés dans les rhinites », ajoute Jean-François Brochard, administrateur du Leem et directeur général de Roche France.
Enfin, le Leem propose le paiement anticipé par les entreprises des remises consenties à l’assurance-maladie, contribuant ainsi à la plus grosse part d’économie : 500 millions d’euros.
« Une réponse durable aux besoins de santé passe nécessairement par une politique du médicament ambitieuse pour les Français et soutenable pour les entreprises du secteur », indique Thierry Hulot.
* Clause de sauvegarde : si les dépenses de médicament dépassent un certain seuil (appelé « montant M. »), les entreprises pharmaceutiques doivent rembourser 70 % de la différence à l’assurance-maladie (source : Leem).
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination
Excédés par les vols et la fraude à l’ordonnance
Des pharmaciens marseillais créent un groupe d’entraide sur WhatsApp