Engagé dans les négociations annuelles avec les fournisseurs, Lafayette menace de ne plus référencer certains produits pour protester contre des augmentations tarifaires trop élevées et surtout qu'il juge arbitraires.
Hausse des prix de 6 à 8 % en 2022 et de 6,5 % en 2023… Pour Pascal Fontaine, directeur commercial du réseau des pharmacies Lafayette, le calcul est vite fait. Les prix de la para, soins et hygiène en pharmacie, devraient subir une hausse de prix d'environ 13 % en deux ans.
Sans compter que certains produits comme les couches bébé connaîtront une envolée de tarif de 50 % (plus 58,5 % pour les Pampers harmonie) tandis que l'inflation sera de 10 à 15 % sur les produits bébé dans leur ensemble. Alors que le groupement, comme ses homologues, se trouvent en pleine période de négociation avec les fournisseurs, Pascal Fontaine dénonce ces hausses vertigineuses et remet en cause leur bien-fondé. « Les fournisseurs font preuve d’un manque total de transparence pour justifier leurs pratiques tarifaires. La hausse des matières premières à elle seule ne peut expliquer ces augmentations », s’insurge-t-il, égrenant également d'autres hausses : 10 % pour l'aromathérapie, 7 % pour la nutrition infantile et la cosmétique ou encore 6 % pour les compléments alimentaires. « Nous en sommes aujourd’hui à une hausse de 9,85 points sur les produits de TVA à 20 %, de 3,83 points sur le médicament non remboursé (TVA 2,1 %), de 10,95 points sur les produits de TVA à 10 % et de 8,31 points sur la TVA à 5,5 % », détaille-t-il.
S’estimant pris en otage car disposant de peu de moyens pour s’opposer à la pression des fournisseurs, Lafayette menace de déréférencer une dizaine de laboratoires pour sauvegarder le pouvoir d’achat des patients et éviter que la marge de ses pharmaciens adhérents (30 % en moyenne) ne se dégrade. Autre solution pour le groupement, « pousser » ses produits MDD qui ne subissent qu’une hausse de 1 point, alors même qu’ils sont produits en France, tient à souligner Pascal Fontaine.
Le bras de fer avec les fabricants va se poursuivre jusqu’au 28 février. Durant cette période, une autre menace plane sur les distributeurs, pharmaciens et leurs groupements. L’article 3 du projet de loi Descrozaille prévoit en effet qu’en l’absence d’accord entre les deux parties à l’issue des négociations tarifaires, les conditions du fournisseur s’appliquent.
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