Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) appelle les pouvoirs publics à agir pour protéger les pharmacies de Mayotte, dont près de la moitié déclare avoir été victime d’agressions, alors que les tensions sociales s’aggravent sur l’île.
La sécurité des pharmaciens sur l’île de Mayotte est devenue critique. Selon un communiqué du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), près de 50 % des officines mahoraises ont déclaré avoir été victimes d’agressions, qui visaient des personnes dans 93 % des cas. Loin de se limiter à de simples insultes verbales, les agresseurs étaient 69 % à être armés : armes blanches, barres de fer, pieds de biche, mais aussi cocktails Molotov, gaz lacrymogènes et armes à feu.
Signe de cette détérioration du contexte sécuritaire, l’Ordre a observé une hausse des déclarations d’agressions de plus de 50 % depuis janvier. Nombre de ces attaques se produisent en plein jour. « Elles visent directement les officines, mais aussi les camionnettes des grossistes-répartiteurs chargées de les approvisionner en médicaments pour assurer le soin des patients », affirme l’Ordre, qui constate sur place « une vague de démissions parmi les pharmaciens » et déplore les effets néfastes de ces attaques sur l'approvisionnement en produits de santé et la bonne observance des traitements.
Aucun membre des équipes officinales n’a été blessé pour l’instant, et toutes les pharmacies de l’île demeurent ouvertes, même si beaucoup ont raccourci leurs horaires d’ouverture par mesure de sécurité : « De nombreuses officines ont été cambriolées, une l’a même été trois fois de suite. Les agresseurs ne cherchent pas des médicaments, mais de l’argent pour s’acheter à manger », précise Brigitte Berthelot-Leblanc, présidente du Conseil central représentant les pharmaciens d’Outre-mer.
« Ce niveau de violence encore inédit vis-à-vis des pharmaciens représente un risque durable pour la santé de tous les Mahorais. Nous appelons à la mise en œuvre de mesures concrètes garantissant la sécurité des pharmaciens et de leurs patients. Plus que jamais, il faut protéger celles et ceux qui prennent soin des autres », déclarent Carine Wolf-Thal, présidente du CNOP et Brigitte Berthelot-Leblanc.
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