Les baisses de prix sur les génériques et le projet d'ordonnance pour réguler le réseau seront au cœur des discussions entre les représentants de la profession qui se réuniront demain. Les syndicats (FSPF et USPO), les groupements (Federgy, UDGPO, CNGPO), l’Ordre, l’Association de pharmacie rurale (APR) et les étudiants en pharmacie (ANEPF) se rencontreront ce mercredi 14 décembre pour décider des éventuelles actions à engager dès le mois de janvier.
La colère monte chez les officinaux après que le Comité économique des produits de santé (CEPS) ait rendu ses conclusions sur les baisses de prix sur les génériques. Pour le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), Gilles Bonnefond, plus de la moitié des économies attendues sera portée par l’officine, ce qui est « scandaleux ». Son organisation avait demandé un rééquilibrage des mesures entre les différents acteurs du générique après la réunion du Comité de suivi des génériques du 1er décembre. Mais les conclusions rendues il y a quelques jours aggravent, au contraire, la situation, estime Gilles Bonnefond. Des baisses de prix sur les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les sartans sont programmées pour le mois de février, et sur les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) au printemps. Le président de l’USPO recommande donc de ne plus stocker de conditionnements de trois mois de ces médicaments. « Certains négocient notre marge dans notre dos », dénonce Gilles Bonnefond.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui avait claqué la porte du dernier Comité de suivi des génériques, juge également « inacceptables » les décisions prises par le CEPS. « La part de la pharmacie d’officine est très importante dans la contribution à l’économie, c’est insupportable », affirme son président, Philippe Gaertner. Au total, il évalue le coût pour l’officine des nouvelles mesures entre 120 et 140 millions d’euros. Pour lui, la situation actuelle est d’autant plus insupportable que les dispositifs qui permettaient jusque-là de compenser ne le peuvent plus. « Les décisions de baisses de prix diminuent le rendement de la ROSP génériques pour les pharmaciens », pointe Philippe Gaertner.
La tension est d'autant plus palpable au sein de la profession que, au-delà des baisses de prix, le projet d'ordonnance visant à simplifier les règles d'installation, de transfert et de regroupement, inquiètent les syndicats (voir notre article « abonné » sur le sujet) et la Conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux.
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