Si le nombre de contaminations a considérablement ralenti dans le monde depuis plusieurs semaines, la variole du singe n'a pas disparu pour autant. Le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (COVARS) appelle à anticiper un éventuel rebond de l'épidémie en axant notamment les efforts sur la vaccination.
Lors des deux premières semaines de novembre, sept nouveaux cas de variole du singe seulement ont été recensés en France. Comme ailleurs dans le monde, l'épidémie « décroît de façon majeure », note le COVARS, qui se montre toutefois prudent pour l'avenir. En effet, il « reste difficile » d'évaluer les risques de rebond ou de résurgence de la variole du singe en raison « d'un grand nombre d'inconnues ». Pour l'instance qui a succédé au Conseil sanitaire, le scénario « le plus probable » pour la variole du singe est la poursuite d'une épidémie « à bas bruit », avec, à moyen et long terme, un risque de reprise.
En France, environ 4 100 cas ont été enregistrés jusqu'alors, essentiellement chez des hommes ayant des relations homosexuelles (HSH) avec plusieurs partenaires. Si l'épidémie a pu être contenue c'est grâce à la vaccination, mais aussi et surtout au comportement des personnes jugées à risque qui ont fait preuve de davantage de prudence lorsque le nombre de cas a commencé à fortement augmenter cet été. Pour le COVARS, il sera toutefois « très difficile de maintenir dans le temps la réduction des risques » par la modification des comportements. Face à ce constat, la présidente de l'instance, Brigitte Autran, veut insister sur l'importance d'une vaccination « complète, le plus rapidement, de la population éligible ».
À la date du 17 novembre, 132 750 vaccinations avaient été pratiquées en France (dont probablement 20 000 deuxièmes doses) sur une population cible dont le nombre se situe entre 100 000 et 300 000 personnes. Alors que le rythme de vaccination a fortement décru ces dernières semaines, le comité recommande de « maintenir et de renforcer les efforts en place afin d'atteindre l'élimination de l'infection à virus monkeypox dans les 3 mois sur le territoire national ». Il préconise, également, d'intégrer la variole du singe dans le suivi des infections sexuellement transmissibles et d'ajouter le virus de la variole du singe aux pathogènes surveillés dans la faune, domestique et sauvage.
Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a officiellement annoncé que la maladie serait désormais désignée par un nouveau nom : « mpox ». Une appellation qui viendra remplacer le terme « monkeypox » (variole du singe en anglais). Pendant un an, les deux termes vont toutefois cohabiter afin « d'atténuer les inquiétudes soulevées par les experts concernant la confusion causée par un changement de nom au milieu d'une flambée mondiale », précise l'OMS.
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