Auvergne-Rhône-Alpes : une forte mobilisation des pharmaciens
En région Auvergne-Rhône-Alpes, les pharmaciens ont réalisé 99 200 vaccinations. « L’agence régionale de santé (ARS) avait misé sur environ 25 000 à 30 000 vaccinations sur la région. Nous en avons réalisé presque 4 fois plus », se félicite Olivier Rozaire, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Environ 69 % des officines de la région ont participé à l’expérimentation, un taux variable en fonction des départements. « Dans l’Allier ou dans le Cantal, il y a eu très peu de formations organisées, donc c’était plus compliqué pour les pharmaciens de rentrer dans l’expérimentation que dans un département comme le Rhône par exemple, où il y avait des formations quasiment tous les trois jours pendant trois mois », souligne Olivier Rozaire.
En moyenne, chaque officine a vacciné 58 personnes en Rhône-Alpes et 46 en Auvergne, avec une moyenne globale aux alentours de 54 personnes vaccinées par pharmacie. « Il y a eu davantage de vaccinations dans les officines de centres urbains et de centres commerciaux que dans les officines de quartier et de milieu rural », observe Olivier Rozaire. À peu près autant d’hommes que de femmes se sont fait vacciner (51 % de femmes pour 49 % d’hommes). Un pic de vaccination a été observé la semaine de 6 au 10 novembre, avec 16 % des vaccinations réalisées lors de cette période. « Au final, les pharmacies qui ont participé à l’expérimentation ont effectué presque 1/5 des vaccinations réalisées en libéral, sachant qu’il y avait toute une population que nous ne pouvions pas vacciner », rappelle le président de l'URPS Auvergne-Rhône-Alpes. Pour lui, ce qu’il faut retenir de la campagne, c’est la mobilisation importante des pharmaciens. « Dès la première année de l’expérimentation, on constate que quasiment les trois quarts des officines ont vacciné. » Il estime que l’importance du nombre de vaccinations « est un signe très fort auprès des autorités, qui marque le succès de l’expérimentation, en dehors des évaluations et notamment de l’amélioration de la couverture vaccinale, qui reste à calculer ». Autre point positif : les personnels de l’officine se sont beaucoup plus vaccinés que d’habitude. Il note également que « les retours patients sont très bons ». « Le fait qu’il y ait eu une communication autour de l’expérimentation a incité un peu plus les patients à se faire vacciner », note-t-il. Par ailleurs, « tous les pharmaciens qui ont vacciné ont témoigné du fait que les patients posaient un regard différent sur eux et appréciaient de pouvoir échanger sur autre chose que la simple délivrance de médicaments ». Seul bémol, « certains patients auraient aimé être vaccinés, mais ils n’ont pas pu l’être car ils n’entraient pas dans les critères ».
Améliorer la formation et élargir la cible
Olivier Rozaire estime que les points à améliorer concernent en premier lieu la formation. « Il faut que les organismes de formation puissent en proposer au fin fond du Cantal ou de l’Allier », réclame-t-il. Il note également que la procédure liée à l’expérimentation était un peu lourde. « Il y avait un gros travail à faire en amont, entre juin et octobre, pour que les pharmaciens trouvent des formations, les suivent, puis envoient les documents à l’ARS et à l’Ordre avant d'obtenir l’autorisation de vacciner. Et la plateforme en elle-même demandait beaucoup de renseignements à remplir, c’était plus long que le vaccin lui-même ! » L’autre piste d’amélioration majeure, selon lui, serait d’obtenir la possibilité de vacciner tout adulte majeur et consentant qui vient à l’officine. « Beaucoup de pharmaciens ont regretté de devoir refuser l’acte de vaccination à certaines personnes, notamment les primo-vaccinants, souligne le président de l'URPS Pharmaciens. Un grand nombre de ceux à qui on a refusé le vaccin ne sont pas repartis dans le circuit traditionnel. » Reste maintenant à indemniser les pharmaciens participants. « Plus de 1 700 officines ont participé à l’expérimentation, donc l’URPS va devoir faire 1 700 virements. Nous allons essayer de les réaliser dans les deux mois qui viennent », promet Olivier Rozaire.
Anne-Gaëlle Moulun
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