Depuis 2015, le collectif Immuniser Lyon rassemble 35 partenaires, publics et privés, acteurs de la vaccination et sensibilise le grand public et les professionnels de santé à la prévention des maladies infectieuses. L’objectif est d’aider chaque citoyen à trouver une information fiable sur les maladies et les vaccins, en l’invitant à faire le point sur ses vaccinations avec un professionnel de santé. D’autres villes ayant souhaité rejoindre cette initiative, le réseau « Territoires & Vaccination » a été créé à Lyon le 19 décembre avec les villes de Nice et de la région de Bordeaux, afin de fédérer et mobiliser tous les acteurs de la vaccination dans les différents territoires.
« Nous faisons comme si le risque infectieux n’existait quasiment plus, déplore le Pr Franck Chauvin, président du Haut conseil de santé publique. La plupart des maladies qui terrifiaient les populations comme le tétanos, ou la polio, ont disparu de notre champ de vision et des craintes d’une population. Puisque le risque infectieux se banalise, les mesures de protection apparaissent moins importantes. N’en voyant plus l’intérêt, la population hésite à se faire vacciner. Nous avons des indicateurs qui nous laissent penser que la couverture vaccinale n’est plus assez importante en France pour protéger contre certaines maladies infectieuses », met-il en garde.
Relais local
Pour lui, le collectif Immuniser Lyon permet de « mobiliser l’ensemble des acteurs locaux afin qu’ils aient le même discours sur la vaccination. L’engagement des politiques est également important, car il n’est pas possible d’avoir une politique de santé publique sans eux. Et les politiques nationales n’auront une efficacité que si elles ont un relais local », estime-t-il.
« Avec Immuniser Lyon, nous avons distribué plus de 200 000 dépliants et flyers dans les mairies et les établissements scolaires, nous avons mis en place des campagnes d’affichage et un module sur la vaccination a été intégré au programme des Journées défense et citoyenneté, énumère le Dr Anne-Sophie Ronnaux-Baron, porte-parole du collectif. En 2017, nous avons beaucoup travaillé sur l’incitation à la vaccination des seniors, en insistant sur la grippe, la coqueluche, ou encore le zona. Un travail nécessaire, car en décembre 2016, 13 résidents d’un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont décédés de la grippe, faute d’une couverture vaccinale suffisante chez les résidents, mais aussi chez les professionnels de santé ».
Courrier à chaque naissance
Dans le même esprit qu’Immuniser Lyon, l’opération Vacci’Nice, lancée en avril 2016 à Nice, a permis de rassembler 27 acteurs de la vaccination privés et publics avec diverses actions, par exemple en direction des seniors, avec l’envoi d’un courrier signé du maire les encourageant à se faire vacciner. « Pour les seniors, un courrier signé par le maire a plus d’impact qu’un courrier non signé, estime Laurence Serandour, responsable des services de vaccination à la Direction de la santé et de l’autonomie de la ville de Nice. De même, nous avons envoyé systématiquement lors de chaque naissance un courrier pour sensibiliser les parents à l’importance de la vaccination contre la coqueluche », indique-t-elle.
Dans le Sud-Ouest, la déclinaison d’Immuniser Lyon est en cours de création, par le biais de la Conférence régionale de la Santé et de l’Autonomie (CRSA), qui compte 300 membres, professionnels de santé et institutions dans le champ sanitaire et social. Un COPIL et un comité scientifique sont en cours de constitution et vont se réunir dans les prochaines semaines. « L’idée est d’engager cette démarche sur Bordeaux métropole mais aussi sur le département de la Vienne », explique le Dr Olivier Jourdain, président de la commission spécialisée dans l’offre de soins de la CRSA Nouvelle Aquitaine.
« Le réseau Territoires & vaccination permettra de favoriser les échanges, le partage d’expériences, d’outils, de méthodologies d’action et d’évaluation, estime le Dr Anne-Sophie Ronnaux-Baron. Ce réseau, c’est la force du territoire et de la coopération interprofessionnelle au service de la prévention », conclut-elle.
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