Six mois après sa création, l’association des professionnels de santé de Gond-Pontouvre (5 951 habitants), dans la banlieue d’Angoulême en Charente, produit déjà des effets positifs.
Créée en octobre 2018 par Sophie Marchat (48 ans, diplômée de la faculté de Bordeaux, gérante de la pharmacie de Pisany) l'association regroupe 22 acteurs médicaux locaux (kinés, infirmiers, médecins généralistes, diététicienne, orthopédiste, dentiste, podologue). Elle a son siège officiel à la pharmacie, et Sophie Marchat en est la présidente. « C’est un vrai projet, confie-t-elle, inspirée par un rapport édité en mai 2018, dont le député Thomas Mesnier est l’un des auteurs. Il a pour vocation le développement et la consolidation d’une offre primaire de soins ambulatoires sur notre commune. Cette offre se veut pluridisciplinaire, coordonnée, multi-site, mais tout est possible quant à son évolution. En fait, elle se veut aussi une réponse à la désertification médicale latente de notre territoire. »
Un territoire qui recense cette année deux médecins généralistes, contre six au début 2018, dont la population est vieillissante, et où se développe une précarité confirmée par des études récentes démontrant sa réalité. Le temps médical et les évolutions à venir des pratiques professionnelles sont ainsi au cœur de ce projet, qui vise à créer un vrai réseau de soins, à améliorer l’offre de ces derniers, et leur qualité, à favoriser les formations, à promouvoir la santé, et à communiquer avec les patients.
Évolution et possibilités
« Nous avons travaillé sur ce dossier en tenant compte de tous ces paramètres, explique Sophie Marchat. En relation avec l’ARS depuis le début - c’est elle qui nous a conseillé de créer l’association pour concrétiser notre idée - nous y réfléchissions depuis quelque temps, sans pour autant envisager la création d’une MSP, du moins pour le moment. Nous visons à faire labelliser par l’agence notre projet, qui sera enrichi par différents protocoles, concernant par exemple l’hospitalisation à domicile. L’objectif est de renforcer les liens entre professionnels de la santé au service du patient, mais aussi de faire venir de nouveaux médecins à Gond-Pontouvre. Un de nos généralistes, par ailleurs retraité, étudie les possibilités de recrutement de ces derniers, et toutes les initiatives seront les bienvenues. »
La commune de Gond-Pontouvre observe avec intérêt le cheminement de l’association, à laquelle elle a prêté un local pour les trois réunions qui se sont déroulées depuis sa création. Il n’y a pas pour l’instant de budget attribué, mais rien n’est exclu, en regard des évolutions possibles du processus. La Mutualité française de la Charente est aux côtés de l’agence régionale et d’autres entités administratives pour soutenir cette initiative, qui devrait à moyen terme trouver sa finalité.
« J’ignore si notre projet est une première nationale, explique la pharmacienne charentaise, mais j’espère bien que nous ferons école. Nous faisons tout pour ça, mais nous pouvons déjà tirer un premier bilan positif par les liens créés entre nous, ou plutôt confortés, puisque nous étions bien évidemment déjà en contact auparavant. Nous nous réunissons maintenant régulièrement, ce qui génère plus d’efficacité dans nos actions, en apportant un meilleur service à nos patients. Ces derniers sont d’ailleurs ravis de cette action, ils ne se gênent pas pour nous le confirmer, notamment après la publication d’un article paru dans la « Charente Libre ». »
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