Au cours des cinq dernières années, les ruptures d’approvisionnement ont été multipliées par dix en France. Ces chiffres, récemment publiés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé(ANSM), font réagir la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Le syndicat y voit une conséquence directe de la politique du médicament menée dans l’Hexagone. En imposant aux laboratoires des prix parmi les plus bas d’Europe, le gouvernement rend le marché français peu attractif pour les fabricants. Résultat : ils privilégient de plus en plus « l’écoulement de leur production dans des pays plus rémunérateurs, provoquant un allongement des délais d’approvisionnement sur le marché national », dénonce la FSPF.
Le syndicat accuse le gouvernement d’imposer une double peine à l’officine. Car ces plans d’économies qui déstabilisent l’industrie du médicament, ont des conséquences sur le revenu des pharmaciens et fragilisent le réseau officinal. Un réseau qui doit ensuite assumer seul, face aux patients, les ruptures de stocks, voire la pénurie de certains médicaments sur le marché national.
La FSPF estime qu’aucune mesure législative et réglementaire destinée à prévenir les ruptures d’approvisionnement ne sera efficace tant que le gouvernement ne révisera pas sa stratégie sur le médicament. Le syndicat demande donc au gouvernement la mise en place d’un comité stratégique, associant l’ensemble des acteurs, « afin de définir les règles et les conditions d’un approvisionnement fluide ».
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