Alors que l'épidémie de rougeole est en pleine recrudescence, deux médecins non vaccinés ont contaminé six de leurs patients à la Réunion.
L'ARS Océan Indien a fort à faire. Elle fait actuellement face à une épidémie de dengue à la Réunion, une circulation active de la fièvre de la vallée du Rift à Mayotte (130 cas de transmission à l'homme) et une alerte à la rougeole à Mayotte et à la Réunion, alors que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a commencé mi-avril. C'est dans ce contexte qu'elle a dû faire face à la contamination d'au moins six patients par deux médecins non vaccinés contre la rougeole. En deux jours, l'ARS a convoqué 500 soignants et vérifié leurs vaccinations. Une centaine a dû être vaccinée, et les deux médecins en cause au centre hospitalier universitaire (CHU) de Bellepièrere ont été retrouvés.
De quoi apporter des arguments à la question d'une obligation vaccinale des soignants (lire notre article « abonné »). D'autant que le contexte est inquiétant. Selon le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France publié ce matin, il y a actuellement trois foyers épidémiques actifs en France : la Nouvelle-Aquitaine (41 cas déclarés et 9 confirmés depuis le 1er mai), Mayotte (24 cas déclarés, dont 21 confirmés biologiquement) et la Réunion (49 cas déclarés depuis décembre 2018 dont 45 en 2019 et 40 confirmés). Cela faisait 8 ans que l'île n'avait pas connu d'épidémie de rougeole. Une explosion de cas qui s'explique par l'extrême contagiosité de la maladie et la situation mondiale de la pathologie, dans un contexte de défiance alimentée par les antivax, très actifs sur Internet.
En France, depuis le 1er janvier 2019, 1 070 cas de rougeole ont été déclarés (versus 2 244 cas sur la même période en 2018), dont 1 décès (encéphalite subaiguë chez un sujet immunodéprimé). La circulation du virus de la rougeole reste active sur tout le territoire, avec une recrudescence du nombre des cas en semaine 18, avec 94 cas déclarés, contre 70 cas (en moyenne) lors des huit semaines précédentes, essentiellement liée d'un foyer dans les Pyrénées-Atlantiques. 88 % des cas sont survenus chez des sujets non ou mal vaccinés.
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