La ministre de la Santé l'avait promis : en gouttes, en comprimés ou d'importation, les patients ont désormais le choix entre trois présentations de la lévothyroxine, bientôt quatre. Dans les tiroirs des officines se côtoient en effet le Lévothyrox comprimé nouvelle formule (Merck), la L-Thyroxine Serb en gouttes et, à compter d'aujourd'hui, Euthyrox en comprimé. À compter du 15 octobre, L-Thyroxin Henning en comprimé (Sanofi) devrait compléter cette offre alternative.
Pour la grande majorité des 3 millions de patients traités avec Lévothyrox, le passage à la nouvelle formule s'est bien passé. Il n'y a donc aucune raison de changer leur traitement. En revanche, pour ceux qui signalent des effets secondaires malgré un bilan thyroïdien équilibré avec la nouvelle formule, deux autres spécialités sont, ou seront, disponibles. La solution buvable L-Thyroxine Serb, présente en France depuis 2009, a vu sa production augmentée à la demande de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). L'ANSM souligne toutefois que son utilisation doit être réservée prioritairement aux enfants de moins de 8 ans, aux personnes qui présentent des troubles de la déglutition et aux patients ayant déjà eu une prescription de cette spécialité avant le 31 août 2017. Quant à la L-Thyroxin Henning comprimé sécable du Laboratoire Sanofi, importée d'Allemagne, elle sera disponible en pharmacie dès mi-octobre sous forme de conditionnement trimestriel.
L'ancienne formule sous conditions
Également importée d'Allemagne, Euthyrox du Laboratoire Merck, dont la composition est celle de l'ancienne formule de Lévothyrox, est temporairement disponible depuis aujourd'hui à hauteur de 90 000 traitements sous forme de conditionnement trimestriel. Selon la ministre de la Santé, plus de 9 000 personnes ont signalé à l'ANSM des effets indésirables attribués à la nouvelle formule du Levothyrox commercialisée depuis fin mars 2017. « Pour répondre à la demande de ces patients, nous avons identifié en Europe le pays où nous disposions du stock tampon le plus large possible dans les 8 dosages. En Allemagne un stock de 90 000 traitements pouvait être importé en France sans entraîner de risque de rupture locale », explique au « Quotidien » Thierry Hulot, Président de Merck France. « Ce qui est important c'est que chaque patient puisse retrouver son état d'équilibre thyroïdien », insiste Thierry Hulot, qui reconnaît qu'il s'agit là d'une solution transitoire.
Les conditions de prescription et de délivrance d'Euthyrox seront très prochainement précisées par l'ANSM, mais le laboratoire souligne déjà les préconisations formulées par la ministre : « L'ancienne formule de Lévothyrox sera disponible uniquement sur présentation d'une prescription médicale postérieure au 29 septembre mentionnant clairement la spécialité Euthyrox pour une période temporaire. » Seuls les patients souffrant d'effets secondaires avec la nouvelle formulation de Lévothyrox, malgré un dosage thyroïdien sous contrôle, pourront relever d'une telle prescription.
Dans l'urgence, le conditionnement allemand n'a pas pu être changé, mais sa notice, traduite en Français, sera remise aux pharmaciens pour accompagner la délivrance d'Euthyrox, explique le président de Merck France. Enfin, confirme Thierry Hulot, « le prix au comprimé sera identique à celui de Lévothyrox. En concertation avec l'Ordre des pharmaciens nous allons envoyer aux pharmaciens par le système DP-alerte les codes CIP délivrés par l'ANSM qu'ils pourront scanner au moment de la délivrance ».
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