L'Académie nationale de médecine s'est prononcée sur la possibilité de différer l'injection de la seconde dose de vaccin contre le Covid-19. Elle préconise de se conformer « autant que possible au schéma vaccinal prescrit par le fabricant » et de ne retarder l’injection de la seconde dose « que si les circonstances l'exigent ».
Suivant les avis récemment formulés par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Olivier Véran avait indiqué la semaine passée que l'injection de la seconde dose, pour le vaccin Pfizer/BioNtech, pourrait être effectuée jusqu'à 42 jours après la première afin d'avoir « davantage de doses disponibles tout de suite » au lieu de 21 jours préconisés par le laboratoire. Alors que le Royaume-Uni a, lui, décidé de porter ce délai à 84 jours (12 semaines), le laboratoire allemand BioNTech avait alors tenu à réagir en rappelant que rien ne garantissait que le taux d’efficacité de son vaccin, (évalué à 95 % lorsque la deuxième dose a été administrée à 21 jours), serait « aussi élevé si la seconde injection était différée au-delà ».
Sur ce point, l'Académie nationale de médecine rappelle, dans un communiqué publié le 11 janvier, que « l'expérience acquise en vaccinologie montre que l’administration tardive d’une injection de rappel ne compromet pas son efficacité puisqu’elle est généralement suivie d’une réascension rapide du titre d’anticorps et d’un renforcement durable de l’immunité protectrice ». Les Sages appellent toutefois à la prudence compte tenu de la reprise épidémique observée ces dernières semaines. « Dans le contexte actuel, c’est la persistance d’un taux d’immunité faible, voire insuffisant, pendant les semaines supplémentaires précédant la seconde injection qui doit être prise en considération, souligne l'Académie. Le risque individuel d’aggravation par « anticorps facilitants » doit être évoqué quand l’infection survient chez une personne ayant un faible taux d'anticorps neutralisants, le report de la deuxième injection prolongeant cet état de réceptivité accrue. Au plan collectif, l’obtention d’une couverture vaccinale élargie, mais fragilisée par un faible niveau d’immunité, constituera un terrain favorable pour sélectionner l’émergence d’un ou de plusieurs variants échappant à l’immunité induite par la vaccination », veut alerter la société savante.
En conséquence, l'Académie estime donc qu'il faut, autant que faire se peut, respecter le délai de 21 jours entre les deux injections (pour le vaccin Pfizer/BioNTech) et de 28 jours (pour le vaccin Moderna), mais surtout veiller à ne pas espacer de plus de 6 semaines l'administration des deux doses. Et si un élargissement du délai fixé par les laboratoires venait à être décidé, il faudrait que cela ne concerne que « les personnes âgées de moins de 50 ans ne présentant aucun facteur de risque de forme grave de Covid-19 », préconise l'Académie nationale de médecine.
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