Alors même que le Premier ministre rencontre aujourd’hui les partenaires sociaux au sujet de la réforme des retraites, les professions libérales demandent au gouvernement de prendre en compte leurs revendications. Dans le cas contraire, elles agiteraient la menace d'une mobilisation générale « sous toutes ses formes ».
Jusqu’alors plutôt enclines à la négociation avec le gouvernement sur la réforme des retraites, les professions libérales durcissent le ton. Le conseil national de l’Union nationale des professions libérales* (UNAPL), réuni hier en session extraordinaire, a adopté une motion qui définit ses positions sur ce dossier.
Il prend acte que l’intégration de leurs régimes autonomes de retraite obligatoire au régime universel va supprimer leurs spécificités, et pour certaines catégories professionnelles, réduire les futures pensions, voire majorer les cotisations sans générer de droits supplémentaires. Une situation injuste que dénonce l’UNAPL, estimant cette réforme « inacceptable, en plus de son manque de clarté ». Les professions libérales énoncent quatre points sur lesquels elles ne reculeront pas, demandant au gouvernement « de les concrétiser dans les prochains jours, faute de quoi tous les professionnels libéraux seront appelés à une mobilisation générale sous toutes ses formes », menace l’UNAPL.
Philippe Gaertner, vice-président de l’UNAPL, et ancien président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), veut croire à une issue favorable et espère que les professions libérales seront entendues sur ces revendications : instaurer un dispositif obligatoire de retraite complémentaire, garantir le sort des réserves, créer un Conseil de la protection sociale des professions libérales et veiller à leur représentation dans la gouvernance du régime universel, et clarifier et inscrire dans la loi le taux de l’abattement a minima d’un tiers de l’assiette pour le calcul des cotisations.
En ce qui concerne les pharmaciens, Philippe Gaertner rappelle qu’il est essentiel que l’ensemble des futurs taux de cotisation, que ce soit pour le régime de base, celui de la complémentaire obligatoire par répartition et celui de la complémentaire par capitalisation, ne dépasse pas le taux global actuel. « Au risque sinon », met-il en garde « que la capacité contributive des pharmaciens ne puisse plus permettre de cotiser à la retraite complémentaire par capitalisation ». Une spécificité mise en place par la profession qui restera par ailleurs très vigilante sur le traitement des réserves constituées, prévient Philippe Gaertner.
* Qui fédère 68 organisations syndicales de la santé, du droit et du cadre de vie, dont la FSPF et l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF).
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