Un invité de dernière minute s'est glissé dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023. Un amendement, à l'initiative du gouvernement, prévoit en effet que les cabinets de radiologie procèdent eux-mêmes à l'achat des produits de contraste nécessaires à certains de leurs actes.
Les organisations représentatives de la profession ont eu la désagréable surprise de constater qu'un amendement inattendu était présent dans l'ultime version du PLFSS pour 2023. Le texte, qui était discuté cette semaine en dernière lecture par les députés (avant que la Première ministre, Élisabeth Borne, ne fasse une nouvelle fois appel à l'article 49.3 pour le faire adopter définitivement), comprend en effet un nouvel amendement qui concerne directement l'officine.
Pour limiter les dépenses de produits de contraste facilitant la réalisation des examens, l'exécutif a souhaité permettre aux cabinets de radiologie d'acheter eux-mêmes ces produits, comme le font déjà les dentistes par exemple. Conséquence évidente de cette décision : les radiologues ne les prescriront plus aux patients et ces derniers n'auront donc plus besoin de se rendre en pharmacie pour les obtenir. « Nous avons découvert cette mesure à la dernière minute, regrette tout d'abord Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Suite à des négociations entre les médecins et le gouvernement, les premiers nommés ont préféré dire qu'ils allaient acheter eux-mêmes les produits de contraste plutôt que d'avoir une diminution de la cotation de leur acte, analyse-t-il. Depuis deux jours, on nous explique que c'est comme cela que ça se passe partout dans le monde et que cela permet de rationaliser le parcours de soins. Cela, je veux bien l'entendre mais en revanche je ne veux pas accepter qu'il y ait une baisse de la rémunération du réseau officinal. Il faut que cela nous soit compensé, d'une manière ou d'une autre », exige le président de la FSPF.
Philippe Besset a pu s'entretenir avec l'assurance-maladie et a l'intention de communiquer dans les jours à venir sur ce sujet « extrêmement contrariant ». Il attend également des précisions pour savoir comment cette nouvelle organisation va se mettre en place, quel sera le devenir des stocks détenus par les pharmaciens et quelles compensations financières peuvent être accordées à la profession.
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