L'annonce d'Emmanuel Macron sur la gratuité des préservatifs en pharmacie pour les 18-25 ans à partir du 1er janvier a pris tout le monde par surprise. En effet, ni les syndicats de pharmaciens ni même l'assurance-maladie n'ont été tenus au courant…
C'est une annonce à laquelle personne ne s'attendait. Le 8 décembre, à l'issue d'une session du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes près de Poitiers (Vienne), le président de la République a déclaré que l'accès aux préservatifs masculins serait gratuit en pharmacie pour les jeunes de 18 à 25 ans à compter du 1er janvier. Une « petite révolution de prévention », selon les termes d'Emmanuel Macron, notamment décidée pour lutter contre la recrudescence des infections sexuellement transmissibles.
La mesure, totalement inattendue, a pris tout le monde de court. Preuve qu'elle a été décidée dans une certaine précipitation, son coût n'a pas encore été chiffré à ce stade. « Cela a été une surprise pour tout le monde, y compris pour l'assurance-maladie, confirme Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Je les ai contactés hier et eux aussi l'ont appris le jour même. Ils n'ont donc pas pu me dire comment cela allait être mis en place précisément. » Sur le principe, Pierre-Olivier Variot se dit favorable à l'idée. « Tout ce qui va dans le sens de la prévention est une bonne chose, maintenant ce qui est important c'est de faire en sorte que ce soit simple. Si on impose aux jeunes d'avoir une prescription médicale, cela ne fonctionnera pas. Il faudrait une prise en charge directe », estime-t-il. Depuis décembre 2018, pour lutter contre le sida et les infections sexuellement transmissible (IST), des préservatifs sont déjà remboursés par la Sécurité sociale sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme mais ce dispositif est encore méconnu : seulement 21 % des mineurs et 29 % des 18-24 ans en ont connaissance, selon l'Élysée. Ce 9 décembre sur « BFMTV » François Braun a d'ores et déjà affirmé que les jeunes de 18 à 25 ans pourraient avoir accès à des préservatifs gratuits en pharmacie « sans ordonnance ». « Cela va être très simple : un remboursement à 100 % par la Sécurité sociale », a-t-il ajouté.
À l’instar de son confrère de l'USPO, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a été lui aussi surpris, mais il salue « une excellente idée pour la santé publique ». Il attend de voir désormais comment elle sera mise en pratique. « Il faut que l'intendance suive désormais. Nous allons devoir travailler avec l'assurance-maladie et le ministère mais ce que l'on peut déjà dire, c'est que cela ne sera sûrement pas en place dès le 1er janvier, le délai est trop court », estime tout de même Philippe Besset.
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