Selon les données collectées grâce au programme de recherche participatif CiTique, coordonné par l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), près de 30 % des tiques analysées sont porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme ou d'un autre agent pathogène.
Lancé en 2016, le programme CiTique invite les particuliers à signaler et à transmettre les tiques rencontrées en forêt ou dans les jardins privés, (notamment via l'application « Signalement tiques »), dans le but de réaliser « une cartographie du risque de piqûres de tiques sur le territoire ». En 5 ans, 35 000 spécimens de cette espèce d'acarien ont été envoyés à l'INRAE qui les analyse ensuite afin de déterminer la proportion d'individus susceptibles de transmettre des maladies à l'homme. Sur un échantillon de 2 500 tiques, l'INRAE a détecté la présence de borrelia burgdorferi, la bactérie vectrice de la maladie de Lyme, chez 15 % des animaux analysés, selon des résultats tout juste publiés par l'institut de recherche. De plus, 14 % des tiques étaient porteuses « d’un autre agent pathogène potentiellement dangereux pour la santé humaine et animale ». En tout, près d'une tique étudiée sur trois était donc potentiellement capable de transmettre une maladie à l'homme.
De fortes disparités sont observées selon les régions. Ces récents travaux confirment notamment que la proportion de tiques infectées est bien plus importante dans l'est et le sud de la France. Un tiers des tiques, voire davantage, sont porteuses d'un agent pathogène en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes en PACA ou en Occitanie, contre seulement 20 % en Bretagne et en Normandie.
Autre élément important de l'enquête de l'INRAE, les piqûres de tiques se produisent de plus en plus souvent dans les jardins privés. Près de la moitié (47 %) des déclarations effectuées en mars et en avril 2020 concernent en effet des événements survenus dans ce type de lieu (contre seulement 28 % entre 2017 et 2019). Une augmentation importante qui s'explique en grande partie par le confinement imposé en France au printemps dernier mais qui doit tout de même inciter à la vigilance, « les jardins privés étant souvent moins perçus comme à risque par les particuliers que les sorties en forêt », souligne l'INRAE.
Pour en savoir plus sur la réalité du risque lié à la présence de tiques dans les jardins privés, l'Institut de recherche lance d'ailleurs un nouveau dispositif baptisé « TiQUoJARDIN » qui va d'abord être mené à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et dans des communes voisines grâce à des volontaires qui recevront un kit de prélèvement. « Les résultats seront transmis à la communauté scientifique nationale et internationale et aux citoyens », précise l'INRAE.
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