Au cours des six derniers mois écoulés, la croissance de la rémunération du réseau officinal sur le médicament remboursable se monte à près de 39 millions d’euros, en dépit d’une baisse des volumes de vente de 2,28 %.
C’était prévisible. Les ventes de médicaments remboursables se sont une nouvelle fois infléchies au cours du premier semestre. Après une baisse de 1,62 % du nombre d’unités vendues en 2018, la chute se précipite à - 2,28 % au cours des six derniers mois. Le nombre d’ordonnances complexes suit une courbe similaire (-1,93 %). En revanche, l’augmentation du nombre de médicaments chers et l’introduction des trois honoraires au 1er janvier dernier parviennent à sauver la mise. Le chiffre d’affaires, honoraires compris, atteint 13 milliards d’euros, soit une hausse de 1,79 % par rapport à la période de référence 2 018. Des résultats qui portent à 38,96 millions d’euros la croissance de la marge du réseau officinal sur le médicament remboursable. La rémunération moyenne du pharmacien grimpe par conséquent de 1,50 %.
Ces statistiques diffusées sur la base des données communiquées par IQVIA Pharmastat ne sont pas contestées par les deux syndicats. Le bilan du premier semestre, en revanche, l’est davantage. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) se félicite des effets manifestes de l’avenant 11 qu’il a été seul à signer il y a deux ans avec l’assurance-maladie : « Là où la rémunération baissait de 91,8 millions d’euros en 2017, elle progresse aujourd’hui de 39 millions d’euros en 2019. L’introduction des honoraires de dispensation fait passer la profession en positif ce que l’on n’avait pas connu depuis de nombreuses années. »
De son côté, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ne partage pas cet enthousiasme. Car pour lui, le bilan du premier semestre, « toujours sous la ligne de flottaison de 2016 », reste insuffisant. Et encore, rappelle le président de la FSPF, il a été sauvé de justesse grâce à l’intervention de son syndicat. Philippe Besset fait référence à l’oubli par les services de la CNAM d’introduire des médicaments majeurs (génériques, antibiotiques, antirétroviraux, anticoagulants…) dans la liste des médicaments spécifiques, base de la facturation de l’honoraire de dispensation spécifique. Une erreur vite rattrapée par la CNAM mais « qui aurait pu coûter pas moins de 35 millions de marge au premier semestre ! », affirme le président de la FSPF.
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