PARIS en est un exemple frappant : la densité de praticiens en activité régulière (libéraux, exercice mixte et salariés) y reste la plus forte de France, mais la capitale a perdu entre 2007 et 2013 près de 20 % de ses médecins généralistes, dont le nombre est passé de 5 798 à 4 694. Pour l’Ordre, qui vient de publier ses atlas régionaux 2013, cette désaffection nette est notamment à mettre au compte des charges locatives élevées, qui pèsent sur le résultat. La population des spécialistes est restée stable dans la capitale, passant de 11 010 en 2007 à 10?971 en 2013.
Cette tendance à l’érosion des effectifs généralistes concerne toute l’Ile-de-France. Les Hauts-de-Seine n’échappent pas à la règle. Le nombre de généralistes y est passé de 2 530 à 2 344 en six ans... « Les grandes agglomérations ne font plus recette, tout comme la Côte d’Azur, résume le Dr Jean-François Rault, en charge de la démographie médicale à l’Ordre national. Les médecins s’installent aujourd’hui plutôt à l’ouest et dans les régions montagneuses. » La Bretagne, la façade atlantique, Rhône-Alpes mais aussi l’Alsace attirent le plus de médecins. Faut-il y voir un signe ? Le premier choix des internes n’est plus Paris mais Bordeaux désormais.
Les projections ordinales à Paris à l’horizon 2018 vont dans le même sens préoccupant pour la médecine générale (courbe ci-dessous). À cette date, la population des généralistes parisiens aura continué à chuter de près de 5 %. En 10 ans environ, la capitale aura donc perdu près de 1 800 médecins de famille... Le Dr Patrick Romestaing, vice-président du CNOM, souligne toutefois qu’une telle estimation est « un exercice périlleux ».
54 ans en moyenne.
Paris, futur désert médical ? La pyramide des âges des omnipraticiens de la capitale est en tout cas éloquente. Leur moyenne d’âge s’établit à 54 ans. La part des moins de 40 ans n’est que de 11 %, celle des plus de 60 ans s’élève à 33 %. Un tiers des généralistes parisiens devrait donc partir à la retraite dans les cinq ans. Les nouvelles installations ne suffiront pas à pallier ces départs. De façon plus globale, les atlas régionaux mettent en évidence des réalités très contrastées (y compris à l’intérieur d’une même région). Dans certains départements, la baisse du nombre de généralistes s’accompagne d’une diminution de la population. En revanche, « il convient de porter un regard attentif sur les bassins de vie où s’observent conjointement une diminution de l’offre et un accroissement de la population », prévient l’Ordre. C’est le cas de Paris.
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