Le Quotidien du pharmacien.- Dans votre rapport sur l’état des lieux du financement à l’installation, vous proposiez la création d'un fonds dédié. L'initiative de la CAVP répond-elle à cet objectif ?
David Alapini. - Oui, et je tiens à remercier la CAVP pour sa réactivité. Car en moins d'un an, elle est parvenue à mettre en œuvre la proposition que nous avions émise en conclusion de notre rapport, c’est-à-dire l’organisation d’une solidarité intergénérationnelle sous forme de fonds.
Quoi de plus extraordinaire en effet que d’imaginer qu’une profession facilite l’installation de ses jeunes et, qu’au-delà, elle assure ainsi son renouvellement et le financement des retraites. Ceci est d’autant plus vertueux que les règles énoncées par le fonds de la CAVP sont claires avec un taux d'intérêt extrêmement bas, de 2 % !
Peut-on considérer cette démarche, inédite dans le monde de l’entreprise, comme une alternative aux fonds d’investissement et aux solutions conçues par certains groupements de pharmacies ?
Il y a un principe fondamental qui veut que la nature a horreur du vide. Aussi, les jeunes en quête de moyens pour s’installer se tourneront vers la seule solution qu’on leur offrira. Je ne veux pas pour autant dire qu’il n’existe qu’une solution possible pour les jeunes qui n’ont pas suffisamment de fonds propres. Ce que j’affirme, c’est qu’il ne doit plus y avoir une seule conférence portant sur la thématique de l'installation donnant la parole à un seul intervenant. Les jeunes n’ont pas assez de recul, ils ne sont majoritairement pas en capacité de discerner les avantages et les inconvénients des différents montages financiers. C’est la raison pour laquelle il faut absolument introduire du contradictoire au sein de ces présentations dans les facultés. Certaines ont déjà pris les devants. C’est le cas de la faculté de pharmacie de Lille qui, soucieuse de garantir la transparence, accepte désormais d'accueillir les forums sur l’installation à la seule condition que le principe du contradictoire soit respecté.
Quel enjeu l’accompagnement des jeunes représente-t-il pour les instances de la profession ?
Les jeunes sont très sensibilisés à ces questions de financement et ils ont besoin d’informations. Ceci d’autant plus que circulent des concepts erronés. Il faut multiplier les sources d’information afin que la décision de chacun puisse être éclairée.
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