Le port du masque grand public sera préconisé, voire même systématisé dans les transports en commun, dès le premier jour du déconfinement, fixé au 11 mai, a annoncé ce soir le président de la République, dans son allocution télévisée aux Français.
Un déconfinement à partir du 11 mai, assorti du port du masque grand public, tout particulièrement dans les transports en commun, a été annoncé ce soir par le président de la République. S'il a affirmé que l'État, « en lien avec les maires, devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public », venant en renfort des gestes barrières, et que la France avait toutes les capacités pour en importer et en fabriquer sur son territoire, le chef de l'État n'a toutefois pas précisé de quel masque il s'agissait précisément.
Emmanuel Macron fait-il allusion aux masques en tissus, dits alternatifs, dont les pharmaciens avaient déjà réclamé le 6 avril la distribution en officine, faisant écho à la nouvelle doctrine de l'Académie de médecine ? Le président ne précise pas non plus si le réseau officinal, auquel il a toutefois tenu à rendre hommage, serait retenu pour la distribution de ces protections.
D'ici à quinze jours, le gouvernement présentera le plan de « l'après 11 mai » et des précisions devront être apportées à la doctrine de l'État concernant le port du masque en population générale. Les pharmaciens réclament quant à eux des informations.
Dans les heures qui ont précédé l'intervention du chef de l'État, Carine Wolf-Thal, présidente du conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP), Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) ont adressé une lettre au ministre de la Santé, Olivier Véran, afin de lui demander d'expliciter les règles de distribution des masques en officine.
Pour les représentants de la profession, il est urgent de clarifier une situation qui devient intenable pour les pharmaciens soumis à la pression de la population alors même que d'autres canaux de distribution vendent des masques au public, et que par ailleurs, des collectivités locales par exemple, comme en Ile-de-France, font don de masques aux patients, en utilisant le réseau officinal.
Réagissant aux propos d'Emmanuel Macron, Gilles Bonnefond, président de l'USPO, s'est félicité que la distribution de masques soit confiée aux communes. « Si on en fait un geste barrière, il faudra alors en préciser la stratégie d'équipement afin de ne pas permettre à certains d'être en opportunité d'en faire un enjeu économique », déclare le président de l'USPO, affirmant qu'un encadrement des prix sera alors certainement nécessaire afin de garantir l'accès à cet outil de protection à tous les Français.
Gilles Bonnefond a par ailleurs compris au travers des déclarations du président de la République que les masques FFP2 et chirurgicaux restaient réservés aux professionnels de santé et aux patients. Il propose par conséquent que les dotations de masques à distribuer via les pharmacies s'effectuent au fil de l'eau et « par boîtes entières ».
Une dotation plus importante aux professionnels de santé également imaginée par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui permettra ainsi aux soignants de mettre en œuvre la pratique du double masque (pour le soignant et le soigné) lors des consultations et de donner eux-mêmes des masques à leurs patients les plus fragiles ou malades. « Il n'est pas question de garder ces dotations de masques hors État à la cave, ils doivent être répartis au mieux et donc être distribués en priorité aux soignants. Pour ce qui est des dotations de l'État et la question de pouvoir remettre des masques alternatifs à la population, le président de la République nous donne un calendrier : la doctrine sera connue d'ici 15 jours. »
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