BIsphénol, parabens, phtalates… Autant de substances chimiques dont chaque Français ou presque a déjà entendu parler. Au cours des dernières années, la présence de ces polluants potentiellement cancérigènes, et/ou suspectés d'être des perturbateurs endocriniens, dans des produits du quotidien a été régulièrement dénoncée par les associations de consommateurs et les ONG environnementales. Certains polluants controversés ont déjà été interdits. C'est notamment le cas du bisphénol A, dont l'usage dans les contenants alimentaires (biberons, bouteilles, conserves…) a été proscrit en France dès 2015. Sur le sujet du recours à des substances chimiques toxiques, l'Europe avance toutefois au ralenti. Un chiffre suffit à s'en convaincre. Alors que 200 000 substances chimiques différentes sont utilisées en Europe à ce jour, seulement 15 d'entre elles ont été mises au ban depuis 2007.
Tandis que l'on estime qu'une nouvelle substance est créée toutes les deux secondes par l'industrie, comme le rappelait récemment un article du journal « Le Monde », la commission européenne a décidé de passer à la vitesse supérieure. Dans un plan dévoilé le 25 avril, Bruxelles l'annonce : le but est d'interdire dans tous les produits de consommation courante (crèmes solaires, cosmétiques, vêtements, produits électroniques, jouets, peintures…) les substances chimiques considérées comme toxiques d'ici à 2030 (des premières interdictions pourraient être prononcées dès 2024). Pour cela, Bruxelles veut changer de stratégie. Plus question d'interdire des substances au compte-goutte, désormais des familles entières de polluants pourront être bannies.
Entre 4 000 et 7 000 substances chimiques interdites d'ici à 2030 ?
Six familles de substances chimiques sont d'ores et déjà visées et les travaux devant conduire à leur interdiction sont déjà « bien avancés » selon la Commission européenne. Parmi les polluants à éliminer en priorité, on retrouve les PFAS (alkyles perfluorés et polyfluorés), souvent utilisés pour les emballages alimentaires et dans les crèmes solaires. Le PVC, qui contient des additifs tels que les phtalates ou les bisphénols, les retardateurs de flamme, les composés toxiques présents dans les couches à usage unique (formaldéhyde, PCB, dioxines…) sont également dans le collimateur. Grâce à cette nouvelle approche, qui consiste donc à viser des groupes entiers de substances chimiques, entre 4 000 et 7 000 d'entre elles pourraient être interdites d'ici à 2030 selon une estimation du Bureau européen de l'environnement. Un sacré changement de braquet alors que seulement 15 substances ont donc été retirées de la circulation au cours des 15 dernières années. Reste à savoir comment l'industrie pétrochimique, notamment, acceptera (ou non) ces profondes évolutions. Bruxelles a d'ores et déjà annoncé que des substances toxiques pourront continuer à être utilisées, mais seulement si elles sont jugées « essentielles ».
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