Il n'y a pas qu'en France que les autorités réfléchissent à élargir les compétences des pharmaciens pour favoriser l'accès aux soins et désengorger les cabinets des médecins. Outre-Manche, les officinaux vont bientôt pouvoir prescrire des médicaments contre sept maladies courantes.
La mesure a été annoncée le 9 mai par le Premier ministre britannique en personne. « Pour la toute première fois, les patients qui ont besoin de médicaments sur ordonnance pourront les obtenir directement en pharmacie, sans rendez-vous chez le généraliste », a en effet confirmé Rishi Sunak. D'ici à l'hiver prochain, les officinaux britanniques pourront prescrire des médicaments pour sept pathologies courantes, des maux d'oreille aux maux de gorge en passant par les infections des voies urinaires, grâce à un investissement de 645 millions de livres du gouvernement sur deux ans. Les pharmaciens pourront également prescrire des contraceptifs oraux, ce qui évitera aux patientes de devoir prendre rendez-vous avec leur médecin ou avec une infirmière pour y avoir accès.
Avec cette mesure, le gouvernement britannique espère désengorger un système de santé surchargé. Le système public de santé britannique, le NHS, est sous-financé depuis des années et manque de personnel, des problèmes qui ont été aggravés par la pandémie de Covid-19. Il est aussi secoué depuis plusieurs mois par des grèves pour les salaires d'infirmières, ambulanciers ou médecins.
En étendant les compétences des pharmaciens, l'exécutif espère libérer environ 15 millions de rendez-vous au cours des deux prochaines années. Dans la même logique, les Britanniques pourront aussi consulter certains spécialistes notamment les kinés et les podologues, sans passer par leur médecin, ce qui devrait concerner jusqu'à 500 000 patients par an. Une proposition qui n'est pas sans rappeler la loi Rist, qui présente les mêmes objectifs en France. Londres prévoit par ailleurs de simplifier la prise de rendez-vous pour les médecins du NHS ou encore de donner un meilleur accès aux patients à leur dossier médical, via l'application du service sur smartphone.
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