Face à la perspective de la refonte systémique des 42 régimes actuels au sein d’un régime universel (RU) unique par répartition et par points, l’association Pro’action retraite - créée par cinq caisses de retraite de professionnels libéraux, dont la CAVP des pharmaciens - vient, lors de son colloque du 25 juin à Paris, de rallier des soutiens.
Avant l’entrée dans le dur des mesures, les libéraux opposent ainsi un scénario « moderne et soutenable » face à celui « normatif », que Jean-Paul Delevoye, haut commissaire à la réforme des retraites (HCRR), s’apprête à présenter dans moins de quinze jours au premier ministre, Édouard Philippe.
Si les annonces initiales du HCRR se confirment, le principe du RU reposera sur une cotisation unique de 28 % prélevables sur une assiette allant jusqu’à 3 plafonds de la Sécurité sociale (PASS) c’est-à-dire jusqu’à 120 000 euros. Pro'action retraite oppose « une alternative plus raisonnable, plus équilibrée », mettant l’assiette du RU à 1 PASS (40 000 euros). Ce qui laisse aux affiliés plus de disponibilité pour cotiser à leurs régimes complémentaires professionnels. Cette vision du RU a rallié la caisse des avocats, « parce qu’il est impossible de nier la spécificité de chacune de nos professions », a insisté Viviane Schmitzberger, présidente de la Caisse nationale des barreaux français (CNBF).
La question des réserves
Pour sa part, Xavier Bertrand, aujourd’hui président du conseil régional des Hauts-de-France et artisan de la grande réforme des retraites de 2003, dit soutenir un modèle dès lors qu’il « marie efficacité et justice ». S’agissant du régime complémentaire à deux volets (répartition, capitalisation) de la CAVP, Monique Durand lui a demandé « pensez-vous, qu’il a une pertinence ? » Réponse : « j’y crois, mais en plus, pas à la place. » Car il y a la « nécessité d’avoir un système de base, un socle qui garantit chacun » et pour le reste « des spécificités liées au métier ». Car « ne nous racontons pas d’histoire, avertit-il, s’il y a un régime universel unique tout fusionnera, y compris les réserves » (N.D.L.R. : elles se montent à 7 milliards d'euros à la CAVP). Sénateur de la Marne, René-Paul Savary l’assure : « le Sénat sera vigilant si elles sont mutualisées pour tenir compte de ceux qui les ont produites. » Et d'ajouter « nous ne sommes pas sûr que les réserves soient aliénables ».
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