La nouvelle mouture de « StopCovid » est officiellement lancée ce 22 octobre en fin d'après-midi. Pour tenter de faire oublier l'échec de la première version, l'application change de nom, de logo, et intègre de nouvelles fonctionnalités.
Moins de 3 millions de téléchargements en près de 4 mois, moins de 1 000 personnes alertées suite à un contact avec une personne positive, des bugs à répétition… Annoncé comme un outil majeur pour lutter contre l'épidémie, l'application « StopCovid » est, pour le moment, un véritable fiasco. Alors que la situation sanitaire se dégrade jour après jour, le gouvernement veut donner un second souffle à son application de traçage. « TousAntiCovid », comme il faut désormais l'appeler, n'est pas une nouvelle application mais une simple mise à jour de la première version, censée être plus pertinente et performante. Pas de changements d'ampleur donc, les utilisateurs sont toujours détectés via le Bluetooth et non par géolocalisation, et certaines évolutions un temps envisagées (QR Code à scanner à l'entrée des restaurants, possibilité de prendre rendez-vous pour se faire tester) ont été abandonnées. Il faudra toujours entrer manuellement un code si l'on est positif afin que les potentiels cas contact puissent en être informés. Les utilisateurs recevront en revanche des informations sur la situation sanitaire, auront accès à des données sur la circulation du virus dans la ville et la région où ils se trouvent et se verront proposer une liste des centres de dépistage les plus proches.
Membre de l'Académie nationale de pharmacie et ancien président du CROP d'Ile-de-France, Martial Fraysse est un partisan convaincu de cette application. Il juge positivement les dernières évolutions apportées. « Avec StopCovid, il n'y avait pas suffisamment de renseignements donnés aux personnes qui recevaient une notification. Cette nouvelle version propose de vrais arbres décisionnels, on donne des conseils et des solutions à la personne qui a été en contact avec un cas positif, comme lui proposer d'appeler directement un centre de prélèvement, ce qui est une très bonne chose », observe-t-il. Alors que l'on estime qu'il faudrait que 60 % des Français téléchargent l'application pour qu'elle soit réellement efficace, Martial Fraysse estime que son utilisation peut être particulièrement utile pour les personnes qui vivent « dans les grandes métropoles » et celles qui « prennent les transports en commun ». Conscient du manque d'engouement des Français jusqu’à présent, il regrette que l'on « se prive d'un outil automatique qui peut réellement aider à combattre l'épidémie », selon lui. Parmi les pays européens qui ont lancé leur appli de traçage, la France n'est toutefois pas la seule qui peine à convaincre ses citoyens. L'Irlande est ainsi le pays où les habitants ont le plus massivement adhéré au principe, mais si plus d'un tiers de la population (2 millions d'habitants sur 5 au total) a installé « Covid Tracker » sur son smartphone, les résultats ne sont pas au rendez-vous pour autant, avec seulement 3 000 cas contact prévenus grâce à cette appli.
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