« Les indemnités de l'assurance-maladie ajoutées à la prime de ma complémentaire m’ont permis de rémunérer un pharmacien adjoint supplémentaire pendant un mois et demi, déplore Marie-Hélène, titulaire installée à Montpellier. Les assurances ne sont pas très efficaces et nous sommes loin des seize semaines de congé maternité des salariées. »
Pour améliorer cette situation, l’article 43 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017 prévoit d’accorder une protection maternité d’environ 3 000 euros pendant 3 mois. Ces 9 000 euros viendraient s’ajouter à l’allocation forfaitaire versée par l’assurance-maladie. Mais, selon la rédaction du PLFSS, cette disposition vise uniquement les femmes médecins exerçant en secteur 1. Une telle restriction a créé un tollé dans l’hémicycle lors des débats parlementaires. Le député, Bernard Accoyer a dénoncé « une ségrégation absolument indéfendable » et plaidé pour une « extension de ce dispositif à toutes les femmes qui exercent des professions libérales de santé ».
Une mesure anti-désert
Cette position est partagée par le Centre national des professions de santé (CNPS). « Il est incompréhensible que Marisol Touraine, qui fut autrefois la ministre des Droits des Femmes, acte des mesures contraires à la parité et à l’égalité. Les mères, toutes professions confondues, qui suspendent leur activité pour l'arrivée d'un enfant, sont confrontées à des pertes de revenus et doivent pouvoir compter sur les mêmes dispositifs de solidarité. Il est inacceptable de faire des groupes entre les professionnelles de santé », souligne Philippe Gaertner, président du CNPS. Mais avec 20 voix contre 12, les parlementaires ont finalement rejeté l’amendement visant à modifier la rédaction de l’article 43 du PLFSS. « Avec cette mesure, le gouvernement a pour objectif non pas d’étendre la protection maternité à telle ou telle catégorie mais de soutenir les femmes médecins qui s’installent dans des territoires sous-dotés », justifie Marisol Touraine, tout en soulignant que « cette protection maternité a été conçue non pas comme un nouveau droit social mais comme un élément d’attractivité pour certaines conditions d’exercice ». Une explication « scandaleuse » pour Bernard Accoyer.
Si la première manche est perdue pour les officinales, le match parlementaire n’est pas pour autant fini. Le PLFSS doit maintenant passer devant le Sénat. « Nous allons poursuivre notre travail pour convaincre les parlementaires et les rapporteurs jusqu'à son vote solennel le 22 novembre », promet Philippe Gaertner.
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