Des malades et des anciens malades de la variole du singe ont décidé de se réunir au sein du Collectif monkeypox. Même si la France est aujourd'hui le pays européen qui vaccine le plus contre cette pathologie, les membres de ce nouveau collectif dénoncent « la défaillance de l'action gouvernementale » et exigent la mise en place d'une série de mesures.
La création de ce collectif a été annoncée dans une tribune publiée sur le site Internet du « Journal du dimanche ». Porte-parole de ce groupe qui réunit des patients qui souffrent, ou ont souffert, d'une infection par le virus de la variole du singe, Corentin Hennebert a été l'un des premiers cas recensés en France, à la fin du mois de juin. Depuis, on recense près de 3 500 cas dans l'ensemble du pays selon les derniers chiffres de Santé publique France, datés du 23 août. L'objectif du Collectif monkeypox est le suivant : alerter sur la réalité de cette maladie, notamment sur les symptômes dont sont atteints les malades, et faire pression sur le gouvernement dont ils jugent l'action très insuffisante. « Nous, malades et anciens malades, prenons la parole pour interpeller sur la situation épidémique de la variole du singe. Nous, Corentin, Sébastien, Lucien, Émile et tant d’autres, avons vécu des semaines dans la douleur et l’indifférence des pouvoirs publics », regrette le porte-parole du collectif.
Dans la tribune parue sur le « JDD.fr », Corentin Hennebert raconte les histoires de plusieurs hommes touchés par la maladie ces dernières semaines. La sienne pour commencer, lui qui souffre de symptômes plus de deux mois après avoir été contaminé. Le cas de Sébastien qui, après avoir été diagnostiqué lors d'un passage aux urgences, n'a jamais été contacté par l'agence régionale de santé par la suite. Celui de Lucien, cas contact qui ne va pas réussir à se faire vacciner et sera testé positif quelques jours plus tard. Des témoignages qui « mettent en exergue les manquements des pouvoirs publics et politiques ainsi que les lenteurs dans la campagne de prévention et de vaccination », dénonce le collectif.
Si les autorités sont coupables d'un supposé manque de volonté pour endiguer ce problème sanitaire, c'est notamment à cause du statut des personnes malades, accuse le Collectif monkeypox. « Nos vies ne comptent pas, car nous sommes homosexuels, transgenres ou travailleurs du sexe », estime ce dernier. Le collectif juge que la variole du singe n'est pas suffisamment présente dans le débat public et déplore le fait que le ministre de la Santé soit aujourd'hui « le seul membre du gouvernement à s'exprimer sur la question ».
Convaincu qu'il est temps d'aller beaucoup plus loin dans les mesures prises pour contrer l'épidémie, le Collectif monkeypox a établi une liste de 15 revendications. Parmi elles : « La présentation d’un calendrier pour la campagne vaccinale avec des objectifs chiffrés par région » ; « la transparence sur l’état des stocks du vaccin » ; « l’ouverture d’une affection de longue durée (ALD) par la Sécurité sociale à destination des malades » ; ou encore « la mise en place d’une commission d’enquête sénatoriale sur la gestion de l’épidémie ».
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