Le gouvernement présente sa feuille de route « ambitieuse et inédite » pour la « planification écologique du système de santé ». Il a insisté sur la part du système de soins dans les émissions de gaz à effet de serre liées pour plus de la moitié aux médicaments et dispositifs médicaux.
Face aux urgences climatiques, énergétiques et écologiques, le système de santé français doit contribuer à une plus grande sobriété et soutenabilité. Le gouvernement rappelle aujourd’hui que le système de santé « c’est plus de 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre », soit près de 50 millions de tonnes équivalent CO2. 55 % de ces émissions sont liées aux médicaments et dispositifs médicaux, 45 % à l’offre de soins. Le secteur doit donc « faire sa part dans la nécessaire baisse des émissions de gaz à effet de serre de 5 % par an jusqu’en 2050, afin de respecter l’engagement national de rester sous la barre des +1,5°C supplémentaires ».
Pour y parvenir, une feuille de route a été élaborée par le comité de pilotage de la planification écologique pour le système de santé, présidé par la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriales et des Professions de santé Agnès Firmin-Le-Bodo. Elle fixe sept axes de travail : accentuer la rénovation et la transformation énergétique du parc immobilier sanitaire et médico-social ; accélérer la transition vers des achats et une alimentation durables ; transformer et accompagner les pratiques vers les soins écoresponsables ; accélérer la réduction des déchets et leur valorisation et optimiser le périmètre DASRI ; former l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière à la transition écologique et sensibiliser tous les professionnels de santé et administratifs à l’éco-conception des soins et des accompagnements médico-sociaux ; accélérer la transition vers des transports et des schémas de mobilité durable ; verdir le numérique en santé.
En ce qui concerne les médicaments et dispositifs médicaux, certaines mesures ont été détaillées. Il s’agit par exemple, d'ici à 2025, de limiter l’usage des gaz anesthésiants à fort effet de serre, notamment en remplaçant le desflurane et l’isoflurane par du sévoflurane, et de réduire « l’usage des inhalateurs à gaz à fort effet de serre au profit d’autres types d’inhalateurs lorsque le cas clinique le permet ». Par ailleurs, des travaux sont en cours pour créer les conditions permettant le retraitement des dispositifs médicaux à usage unique. Le comité de pilotage rappelle avoir déjà engagé des travaux « relatifs à la dispensation de médicaments à l’unité, à la sensibilisation à un usage plus modéré du formol/formaldéhyde et à l’affichage d’un éco-score défini après analyse du cycle de de vie d’un médicament destiné aux prescripteurs et aux pharmaciens ».
En outre, l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (ANAP), en collaboration avec l’Ordre des pharmaciens, a engagé un recensement des initiatives écologiques relatives à l’approvisionnement et à l’utilisation des produits de santé. Les engagements portent également sur la sobriété des prescriptions, une réflexion sur la déprescription et les alternatives non médicamenteuses, le développement de la délivrance de médicaments à l’unité et la structuration de la revalorisation des déchets issus de dispositifs médicaux.
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