Ordre, sociétés savantes, enseignants, organismes de formation, syndicats, représentants des groupements et des étudiants… Les forces vives de la profession de pharmacien se sont donné rendez-vous vendredi 16 mars, au ministère de la Santé. Invités par Agnès Buzyn, à l’instar de ce qu’elle avait fait avec les médecins, les représentants de la profession lui ont livré leur vision de la pharmacie du futur.
L’occasion d’afficher un véritable consensus et de réaffirmer à leur ministre de tutelle qu’« elle pouvait compter sur les pharmaciens pour relever les défis que pose la transformation du système de santé », comme l’a expliqué Carine Wolf Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) à l'issue de la réunion.
Christian Grenier, président de Fédergy, la chambre syndicale des groupements, considère que cette unité de la profession permet de dessiner la pharmacie du futur et de démontrer combien les pharmaciens seront acteurs de la transformation du système de santé voulu par la ministre. Fort de son bilan dans le cadre de l’expérimentation vaccinale contre la grippe, Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens de Rhône-Alpes, a affiché sa volonté de développer la prévention dans le cadre du parcours de soins. Convaincu que « le système de santé doit s’attacher à diminuer les besoins plutôt qu’à s’adapter à leur augmentation », il entend développer la place du pharmacien dans le dépistage précoce.
Parcours de soins optimisé
Cette réorganisation doit aussi se traduire par un décloisonnement entre les professions de santé afin d’assurer un parcours de soins optimisé pour le patient. Ce qui fait dire à Gille Bonnefond, président de l’USPO, et à Philippe Gaertner, président de la FSPF, qu’il convient de développer un certain nombre d’axes sur les missions à confier aux pharmaciens d’officine. D’où la nécessité, selon le président de l’USPO, de « faire du décret sur les services un texte ambitieux à même de donner les moyens aux pharmaciens de jouer pleinement leur rôle d’acteurs de santé ». De même conviendrait-il d’afficher une véritable stratégie sur la médication officinale afin de dégager du temps médical, et d’inclure le pharmacien dans la télémédecine.
Ces évolutions nécessitent de donner les moyens aux pharmaciens de relever ces défis. En clair, selon Christine Caminade, présidente de l’UNOF (Union nationale des organismes de formation), « permettre aux officinaux de bénéficier d’une formation continue anticipée, plus professionnelle et moins hospitalo-dépendantes ». Un message que ne dément pas l'UTIP, association de référence pour la formation des pharmaciens, bien sûr également invitée à cette concertation. De même, selon la présidente de Pharma Système Qualité, la démarche qualité et la certification qui en découlent doivent-elles être reconnues et encouragées pour faire évoluer le métier de pharmacien. Car « la démarche qualité permettra de libérer du temps pour assumer ces nouvelles missions, mais aussi de sécuriser les actes et d’homogénéiser la qualité des prestations sur l’ensemble du réseau », explique Laétitia Hible.
Quant aux futurs pharmaciens, par la voix de Robin Ignasiak, président de l’ANEPF, ils partagent la même vision du pharmacien de demain que leurs aînés. À charge dès lors à la ministre « de préserver l’indépendance de la pharmacie et de réformer le troisième cycle afin d’aboutir à un véritable statut d’interne pour les officinaux ».
Des revendications qui devraient recueillir toute l’attention de la ministre puisqu’elle s’est dite « en phase avec les propositions formulées, qui traduisent une réelle volonté d’impliquer le pharmacien dans un parcours de soins où la pertinence et la qualité des actes seront favorisées et l’interprofessionnalité et la coordination des acteurs seront encouragées ».
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