Dans l’esprit de certains patients, une consultation chez un médecin doit forcément s’accompagner d’une prescription de médicaments. Or un traitement médicamenteux n’est pas toujours la meilleure option. C’est le message que souhaite faire passer l’assurance-maladie, qui lance une campagne de communication sur ce sujet.
Plusieurs patients, souffrant visiblement de maux de gorge, se succèdent devant leur médecin. Puis, une voix off énonce le message suivant : « Si à la fin d’une consultation votre médecin ne vous prescrit pas de médicament, c’est simplement parce que vous n’en avez pas besoin. Oui, ça peut surprendre mais c’est plutôt une bonne nouvelle. Le bon traitement, ce n’est pas forcément un médicament. » Ce message, les patients l’entendront dans un spot qui sera diffusé à la télévision dans les prochains jours. Après une célèbre campagne sur la surconsommation d’antibiotiques dont le slogan est aujourd’hui connu de tous, l’assurance-maladie s’attaque aux prescriptions jugées inutiles. En partant de ce constat tiré d’une étude BVA menée en septembre 2024 : « En France, près de 8 consultations médicales sur 10 se terminent par une prescription de médicaments ». Bien plus que dans la majorité des pays européens.
Sortir du cabinet du médecin avec une ordonnance médicamenteuse est un réflexe « bien ancré dans nos habitudes ». Pourtant, les Français seraient de plus en plus enclins à moins consommer de médicaments, affirme l’assurance-maladie. Selon une étude récente, « 88 % des Français se déclarent satisfaits si leur médecin ne leur prescrit pas de médicaments mais leur explique pourquoi, et 87 % d’entre eux préfèrent que leur médecin leur donne des conseils pour soulager leurs symptômes plutôt que de leur prescrire des médicaments ». Outre le problème de la pertinence de la prescription, certains médicaments peuvent favoriser l’antibiorésistance, provoquer des interactions avec d’autres traitements ou être à l’origine de problèmes de dépendance. Pour limiter l’iatrogénie, mais aussi dans une logique d’économies pour ses finances, la Sécu rappelle que d’autres solutions que les médicaments sont à privilégier dans certains cas. Par exemple, l’activité physique pour les lombalgies ou lors d’épisodes dépressifs légers, une bonne hygiène du sommeil pour diminuer les insomnies, une bonne hydratation et des lavages de nez pour certaines maladies respiratoires virales courantes… Il est ainsi rappelé qu’un « rhume non compliqué dure en moyenne de 7 à 10 jours, que l’on prenne des médicaments ou non ». Allusion à peine voilée aux médicaments oraux contenant de la pseudoéphédrine, dont l’usage est aujourd’hui déconseillé par les autorités sanitaires françaises, et qui devraient bientôt passer sur liste I.
À travers cette campagne, l’assurance-maladie veut aussi faire mieux connaître la notion de « déprescription », c’est-à-dire « l’arrêt progressif des médicaments devenus inutiles, redondants, ou responsables d’effets indésirables ». Les médecins sont désormais invités « à envisager une déprescription » dans certains cas : nouvelles données sur un médicament, amélioration de la santé du patient, dépendance… L’assurance-maladie rappelle enfin aux patients qu’ils doivent préciser à leur pharmacien quels traitements ils prennent (y compris en automédication) lorsqu’ils sollicitent un conseil en lien avec un médicament.
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