La convention citoyenne sur la fin de vie, qui réunit environ 180 Français tirés au sort, a voté en faveur d'une évolution de la loi pour une « aide active à mourir ». Le gouvernement a cependant prévenu qu'il ne reprendrait pas telles quelles les préconisations de ce collège de citoyens.
À l'issue de près de trois mois de débats, les membres de la convention citoyenne sur la fin de vie étaient appelés à voter ce dimanche dans l'hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE). À bulletin secret, ils ont répondu à onze questions en rapport avec le sujet de la fin de vie. Parmi les votants, 84 % ont estimé que le « cadre d'accompagnement de la fin de vie » ne répondait pas « aux différentes situations rencontrées ». À la question : « L'accès à l'aide active à mourir doit-il être ouvert ? », 75 % ont voté oui, 19 % ont voté non. Concernant les modalités d'accès à cette aide à mourir, 72 % se sont prononcés en faveur d'un suicide assisté et 66 % en faveur d'une euthanasie. Par ailleurs, 56 % du panel s'est déclaré en faveur de l'ouverture aux mineurs du suicide assisté.
Depuis l'adoption de la loi dite Claeys Leonetti, en 2016, il est possible d'aller jusqu'à une « sédation profonde et continue » de certains malades jusqu'à leur mort, sans pour autant permettre de provoquer activement leur décès ou de leur en donner les moyens. Une législation que le président de la République a l'intention de changer. C'est dans ce but que la convention citoyenne sur la fin de vie a été formée en décembre dernier. Ses membres ont pour mission de répondre à la question suivante : « Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? »
Sans surprise, l'immense majorité des citoyens impliqués dans cette convention citoyenne s'est donc prononcée en faveur d'un changement de la législation actuelle. « Un tournant a été pris, il marque la fin de la phase de délibération. Il y a encore des débats », a déclaré à l'issue du vote Claire Thoury, présidente du comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la fin de vie. Certaines questions restent en effet en suspens, notamment celle de la conscience des personnes en fin de vie.
Si les travaux de cette convention citoyenne serviront « à éclairer la décision publique », selon les mots de Claire Thoury, ce sont bien les politiques qui décideront à la fin. Le gouvernement, qui mène parallèlement ses propres consultations, a prévenu qu'il ne reprendrait probablement pas telles quelles les conclusions des citoyens. « Ne pas tenir compte du tout » des orientations de la convention « serait quand même bizarre », a commenté Claire Thoury. Après ce vote de positionnement, la convention citoyenne doit encore se réunir et travailler pendant les trois prochaines semaines avant de rendre ses conclusions définitives le 19 mars.
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