Pendant 30 ans, Josiane Corneloup a réussi à concilier son activité de pharmacienne avec ses nombreuses responsabilités politiques. D'abord conseillère municipale, puis vice-présidente de communauté de communes, maire de Saint-Bonnet-de-Joux en 2014, et conseillère départementale en 2015, ce n'est qu'en 2017 qu'elle doit, à regret, arrêter d'exercer lorsqu'elle est élue députée. « Il n'était plus possible d'exercer mes deux activités en parallèle. Heureusement, ma fille a pris la succession », explique-t-elle.
Pour la députée, mener ces deux carrières de front était évident tant les similitudes sont grandes : « Je n'ai pas fondamentalement changé de métier. En pharmacie comme en politique, on écoute, on conseille, on accompagne, et on oriente. » Naturellement, son métier a influencé ses combats. Elle est notamment opposée au déremboursement total de l'homéopathie (elle a proposé une loi visant à mettre en place un moratoire de deux ans sur le taux de remboursement à 15 % de l’homéopathie, pour faciliter la transition). « J'ai conseillé l'homéopathie, notamment à des patients vulnérables ou fragiles, et les retours sont dans l'ensemble très positifs. Ces patients aussi, il faut les aider, et ils étaient très déçus de cette mesure visant l'homéopathie. »
Le déploiement de la télémédecine est un autre cheval de bataille de Josiane Corneloup. « Mon officine compte une cabine de télémédecine, spécialisée en dermatologie, et nous avons permis des centaines de consultations. C'est extrêmement important en milieu rural, où le spécialiste le plus proche est parfois à plus d'une heure de route. »
Déployer la téléconsultation
Pour elle, la téléconsultation doit être déployée sur tout le territoire, en mettant à profit le maillage territorial des pharmacies, là où les médecins ne sont plus assez nombreux. Pour cela, il est nécessaire d'accorder plus de confiance et de responsabilités aux pharmaciens. Concernant les médecins, et les professionnels de santé dans leur ensemble, Josiane Corneloup souhaite « allonger l'internat d'un an afin de faire travailler les étudiants dans des zones défavorisées ». De même, elle souhaite intensifier l'interprofessionnalité.
Comme beaucoup d'élus, Josiane Corneloup n'a pas été épargnée par la crise du Covid : « Il y a eu beaucoup de dysfonctionnements, notamment au niveau de la distribution des masques ainsi que de leur recyclage et de l'accès à la vaccination. » Face aux difficultés du secteur médical, l'élue est également favorable à la réintégration des soignants non vaccinés, considérant que le monde de la santé, déjà en manque d'effectifs, ne peut se passer de leur renfort. Très active sur le terrain, elle compte poursuivre dans son rôle de lien entre les officines et professionnels de santé avec les ARS, mais aussi soutenir les habitants et continuer la lutte contre les déserts médicaux. « Qu'on soit député ou pharmacien, l'objectif est le même, aider les autres. »
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