Médecin très connue en Autriche, la Dr Lisa-Maria Kellermayr s'est donné la mort dans son cabinet. La praticienne, souvent invitée sur les plateaux de télévision pendant la crise du Covid, était harcelée depuis des mois par des militants antivax.
Le 29 juillet, le corps sans vie de la Dr Lisa-Maria Kellermayr, 36 ans, a été retrouvé dans le cabinet où elle exerçait comme médecin généraliste à Seewalchen, dans le nord de l'Autriche. À ses côtés, une lettre écrite pour expliquer son geste. Cible depuis des mois d'attaques violentes, sur les réseaux sociaux mais aussi dans la vraie vie, la professionnelle de santé était à bout. Figure très connue des Autrichiens depuis le début de la crise du Covid, la Dr Lisa-Maria Kellermayr était régulièrement invitée par les chaînes de télévision autrichiennes pour évoquer la situation épidémique. Des interventions au cours desquelles elle n'aura eu cesse d'encourager la population, et notamment les plus fragiles, à se faire vacciner pour se protéger du Covid-19. Elle n'aura jamais non plus hésité à critiquer avec véhémence les manifestations antivax tenues au cours de ces derniers mois. Des prises de position qui ont fait d'elle une cible toute désignée pour les militants antivax (dans les rangs desquels on retrouve notamment des activistes d'extrême-droite). Chez certains d'entre eux est née une haine tenace envers la Dr Kellermayr. Une haine notamment exprimée grâce à l'anonymat offert par les réseaux sociaux, qui a permis aux antivax les plus radicaux de déverser des torrents d'insultes et de menaces envers cette femme qui ne pensait pas comme eux.
Plus « téméraires » encore, certains sont allés jusqu'à harceler la Dr Kellermayr jusqu'aux portes de son cabinet, contraignant la médecin à stopper son activité. Selon le média autrichien « Die Presse », la praticienne avait même dû embaucher, à ses frais, des agents de sécurité pour garantir sa protection. Une mesure qui lui coûtait entre 8 000 et 10 000 euros par mois, la plaçant dans une situation financière extrêmement délicate. Toujours selon « Die Presse », la Dr Kellermayr était même en situation de faillite personnelle.
Le décès de la « Dr Lisa-Maria » a suscité une vague d'émotion dans tout le pays. Le président autrichien, Alexander Van der Bellen, est venu déposer une gerbe de fleurs devant son cabinet. D'autres responsables politiques lui ont rendu hommage et des veillées ont été organisées en sa mémoire dans plusieurs villes du pays, notamment à Vienne, le soir du 1er août.
Comme le rapporte le journal « Libération », la Dr Kellermayr avait consulté un psychiatre quelques jours avant sa mort. Elle avait aussi pris contact avec les services de police pour tenter de mettre un frein au harcèlement dont elle était victime. En réponse à sa demande, la police lui aurait simplement conseillé de « faire moins parler d'elle ».
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