Les treize pharmacies de Bergerac s’unissent pour dénoncer le manque de médecins. Davantage encore que les coups portés à l’économie de leur officine, les pharmaciens craignent une mise en danger de leurs patients les plus vulnérables.
Les pharmaciens font les comptes. Au cours de ces dernières années, une vingtaine de médecins généralistes sont partis à la retraite sans être remplacés. Une petite quinzaine de spécialistes ont connu le même sort. Aujourd’hui, dans cette commune de 27 600 habitants, au moins 4 000 patients seraient sans médecin traitant.
Une situation devenue insupportable et que s'apprêtent à dénoncer les pharmaciens, unis en collectif depuis le 14 octobre, dans une lettre à l’agence régionale de santé (ARS). La situation s’est en effet aggravée depuis la disparition, en juin dernier, d'un important prescripteur, décédé en plein exercice à l’âge de 75 ans. Aujourd’hui, les renouvellements d'ordonnance, assurés en juillet et en août tous les samedis par des médecins dans les locaux de l’hôpital, sont devenus problématiques.
Les personnes âgées sont paniquées à l’idée de ne plus avoir de médecin traitant. « Récemment, une patiente de 90 ans m’a suppliée, les larmes aux yeux, de lui trouver un médecin », rapporte Annie Labout, titulaire. Là où, autrefois, les pharmaciens pouvaient convaincre une secrétaire médicale, ils se heurtent désormais à des plateformes d’appel. Certains pharmaciens bergeracois vont même jusqu’à imputer certains décès à cette désertification médicale, notamment celui d'un enfant, faute d’avoir pu consulter rapidement.
Si l’ARS n’a pour le moment pas réagi à l’alarme des pharmaciens, la commune se démène pour trouver des praticiens, et promet l’embauche de médecins salariés. Pour Florence Prévot, titulaire, il s’agit aussi de préserver la paix sociale. Nombre de personnes sous traitement de substitution ne peuvent plus être suivies.
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