En Bretagne, plusieurs médecins et pharmaciens s'inquiètent de la multiplication des cabines de téléconsultation en dehors des établissements de santé et sans concertation avec les URPS et CPTS locales.
De plus en plus populaires, les cabines de téléconsultation fleurissent un peu partout en France, et même à l'excès si l'on en croit les URPS médecins libéraux et pharmaciens de la région Bretagne.
Face à leur multiplication, notamment au sein des mairies, résidences seniors et officines, plusieurs pharmaciens et médecins ont alerté leurs unions respectives face à « l’implantation de télécabines en dehors de tout lien avec les organisations et initiatives locales ». Les URPS bretonnes pointent le fait que ces cabines installées sans souci des organisations locales mettent à mal l'organisation territoriale, et entraînent une dégradation des soins par manque de suivi et de coordination : « La population accède à des consultations à distance quasi instantanément avec des généralistes mais qui, le plus souvent, exercent en dehors du territoire, coupés de tout lien avec les professionnels de santé locaux. »
« Ce sont des solutions aux soins non programmés, mais nous souhaitons qu’elles soient liées à une OTT (organisation territoriale de télémédecine) », confie au « Quotidien du médecin » Anaïs Ghedamsi, chargée de la e-santé pour l’URPS médecins Bretagne.
L'implantation des cabines de téléconsultation doit normalement se faire dans le respect de l'avenant 9, qui impose entre autres « le respect du principe de territorialité » à leur usage (c’est-à-dire que les médecins contactés via ces cabines doivent se trouver dans la même région) exception faite pour les patients se trouvant dans un désert médical. Mais ces cabines « isolées » profiteraient d'une faille dans le règlement : l'avenant 9 ne s'applique pas si les médecins partenaires de la cabine sont salariés dans un centre de santé.
Contacté par le « Quotidien du pharmacien », Jean François Guilherm, président du Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens de Bretagne a insisté sur le fait que « ces cabines doivent absolument être installées en phase avec le système de soins. Il faut une concertation avec l’ensemble du personnel de santé de la zone pour juger de la pertinence de son installation et s'assurer qu'elle répond réellement à un besoin des patients », avant de mettre en garde contre les « fins électoralistes » qui peuvent pousser certains élus à les installer même lorsque ce n'est pas pertinent.
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