Petites annonces de pharmaciens désespérés

Diplôme à vendre

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Publié le 08/06/2015

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« VENDS pour cause de désespérance totale un diplôme de pharmacien à peine usé. Joliment encadré et belle couleur d’origine, ce diplôme a permis à son propriétaire de travailler 60 heures par semaine sans vacances, ni congé maternité, ni arrêt, pour gagner des clopinettes. » Ce petit texte (authentique) accompagne une petite annonce postée jeudi dernier sur le site de vente en ligne le boncoin. De même que celui-ci, également visible sur le même site : « Joli doctorat à récupérer moyennant une allégeance complète et totale à l’idiotie et à la logique basique. » Pour illustrer leur annonce, les vendeurs désabusés n’ont trouvé mieux que d’apposer l’emblématique croix de la pharmacie. S’ils n’étaient pas le reflet d’un véritable désespoir professionnel, ces messages pourraient faire sourire. C’est l’association des « Pigeons pharmaciens » qui relaie sur son site Internet ces petites annonces en forme de tract militant où s’expriment les aigreurs d’une profession en mal de reconnaissance et de visibilité sur son avenir. « Devenu le secrétaire de l’assurance-maladie, le sous-fifre des administrations, la risée de tous et le jouet des grands de ce pays, il (N.D.L.R., le diplôme) permettra peut-être à quelqu’un ou quelqu’une de motivé, un peu décalé, voire complètement barré, de continuer à chouchouter les patients pour qui on se plie en quatre au quotidien et qui permettent malgré tout de garder le sourire. » Vous en voulez encore ? « Diplôme de pharmacien 1988, ayant beaucoup servi, usé, malmené par la société, par les institutions administratives et par la Sécurité sociale, n’ayant plus aucune valeur marchande… » Et plus loin : « Attention, son utilisation vous exposera à des tensions nerveuses, stress, surmenage, faillite, perte de reconnaissance, toutefois il reste bien coté dans l’imaginaire collectif. » À propos de cote, je ne vous ai pas dit celle de ces jolis diplômes ? Prix de vente unique : 1 euro !

DIDIER DOUKHAN