L’ASSURANCE-MALADIE aura-t-elle profité de la trêve des confiseurs pour corriger le tir ? La réponse tombera dans la journée. Quoi qu’il en soit, elle ne semble pas avoir le choix si elle veut voir les négociations sur la nouvelle rémunération aboutir. Car les simulations présentées le 18 décembre sont loin de faire l’unanimité. Celles-ci « conduisent à une remise en cause profonde des modèles d’évolution de la rémunération de dispensation jusqu’alors envisagés », estime Philippe Gaertner. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) précise : « Ces propositions s’appuient sur un éclatement de l’actuelle première tranche de la marge dégressive lissée (MDL). Cette dernière passerait de 3 à 6 tranches, ce qui aurait pour conséquence d’accroître les disparités entre les officines au sein du réseau, par rapport aux dernières propositions faites. » Philippe Gaertner regrette également que ces simulations procèdent, par amalgame, à une confusion de l’honoraire à la boîte avec le forfait à la boîte. « Cette présentation nuit à une compréhension claire de la réforme de notre rémunération, aussi bien par nos confrères que par les patients », explique le président de la FSPF.
Un premier scénario prévoit la mise en place d’un honoraire de 80 centimes d’euro par boîte dispensée (dont 55 centimes d’euro de forfait, contre 53 centimes actuellement), l’introduction d’une rémunération pour les ordonnances de 5 lignes et plus (50 centimes d’euro), un plafonnement de la marge au-delà de 850 euros (en PFHT) et la séparation en deux de la première tranche de la MDL : 27,5 % de 0,91 à 10 euros et 25 % de 10 à 22,90 euros.
Un second scénario comprend également l’instauration d’un honoraire de 80 centimes d’euro par boîte dispensée, mais cette fois avec une augmentation du forfait à la boîte à 60 centimes d’euro, et l’introduction d’une rémunération pour les ordonnances de 5 lignes et plus (50 centimes d’euro). La marge est également plafonnée, mais au-delà de 1 500 euros (en PFHT). La première tranche de la MDL est, là aussi, scindée en deux : 27,5 % de 0,73 à 5 euros et 22,5 % de 5 à 22,90 euros.
Selon l’assurance-maladie, dans le premier scénario, 83 % des officines seraient gagnantes (avec un gain moyen de 2 100 euros), tandis que dans la seconde hypothèse, 88 % seraient gagnantes, mais avec un gain moyen plus faible (1 865 euros).
Quoi qu’il en soit, pour la FSPF, « ces propositions sont clairement inacceptables ».
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination