POUR la petite cinquantaine de pharmaciens présents dans le cortège, le dimanche 15 mars était avant tout une manifestation de solidarité. « Nous n’avons pas oublié que les médecins nous ont soutenus lors de notre mobilisation du 30 septembre », rappelle Marie-Paule Couet, titulaire à Stains. Mais, pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), il ne s’agissait pas tant de rendre la politesse que de profiter de l’occasion pour se faire entendre. Seul syndicat à avoir appelé à manifester, l’USPO exprime avant tout son désaccord avec une loi qui n’intègre pas les pharmaciens dans les soins de premier recours. Au passage, il réclame une nouvelle fois la révision de la réforme de la rémunération. Cette revendication est moins hors sujet qu’elle n’y paraît puisqu’elle rappelle la dégradation économique du réseau officinal et la marginalisation de la profession « vers d’autres modes de rémunération (...) dans le cadre de la coordination des soins ».
Convergence.
« Le pharmacien reste exclu du partage des données patient et sa place n’est pas reconnue dans le parcours de soins, alors qu’il pourrait jouer un rôle primordial de sentinelle, principalement dans le domaine de l’observance », expose parmi les manifestants, Renaud Nadjahi, président du syndicat USPO des Yvelines et président de l’URPS Ile-de-France. En écho au « non au tiers payant », mot d’ordre ténor du rassemblement, il met en garde contre certaines dérives de l’aménagement du tiers payant généralisé. « La facilitation de l’accès aux soins ne doit pas s’accompagner d’une présence policière et procédurière accrue des organismes payeurs », alerte Renaud Nadjahi, redoutant les aménagements techniques voulus par les mutuelles qui pourraient faire régresser les pharmaciens dans une complexité administrative.
Cette crainte est un point de convergence (le seul ?) entre l’USPO et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pour autant, cette dernière s’est tenue à l’écart de la mobilisation. Et c’est à titre de président du Centre national des professions de santé (CNPS) que Philippe Gaertner, président de la FSPF y apparaît. Estimant que les pharmaciens avaient été entendus dans leurs principales revendications à la suite de leur mobilisation du 30 septembre, il justifie l’absence de la Fédé : « Une manifestation est utile quand le travail devient impossible. Or le nôtre a été stabilisé. » Il veille pour l’heure « à ne pas faire bouger des lignes avant qu’elles ne soient validées ». Une référence aux prochaines rencontres prévues avec les ministres de la Santé et de l’Économie concernant la vente de médicament sur Internet.
Les autres volets de la loi de santé, la vaccination et la simplification des règles d’installation, devraient être pour l’un, l’objet d’expérimentations, et pour l’autre, réglé par ordonnance. Deux preuves s’il en faut, que la pharmacie n’est pas vraiment en première ligne de la loi de santé.
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