Les employés de deux des plus grandes chaînes de pharmacies des États-Unis ont démarré lundi un mouvement de grève contre les bas salaires et les pénuries de personnel, qui mettent selon eux en danger la sécurité des patients et nuisent aux conditions de travail.
Plus de 5 000 salariés des deux principales chaînes de pharmacies américaines, CVS et Walgreens, ont entamé hier un « débrayage » (courte grève) de trois jours. Leurs revendications, pousser les deux entreprises à améliorer les conditions de travail en recrutant plus de personnel, dont le manque, selon les organisateurs, rend difficile l’exécution des tâches (délivrance des médicaments, rendez-vous de vaccination, etc.) en toute sécurité. Les grévistes souhaitent également obtenir une meilleure rémunération et des horaires plus réguliers, à la fois pour les pharmaciens et les préparateurs.
Baptisée « Pharmageddon » sur les réseaux sociaux, cette grève fait suite à d'autres similaires qui s'étaient déroulées en septembre et au début du mois d'octobre, dans l'Arizona, à Washington, dans le Massachusetts et dans l'Oregon. Ces dernières avaient entraîné la brève fermeture d'une poignée de pharmacies et le ralentissement des activités de plusieurs autres.
La grève se fait avec le soutien de l’American Pharmacists Association, qui a publié lundi un communiqué sur le sujet : « L'APhA est aux côtés de tous les pharmaciens qui ont participé à la grève d'aujourd'hui. En fin de compte, nous soutenons le droit de chaque pharmacien à travailler dans un environnement où la dotation en personnel lui permet de prodiguer des soins aux patients. » Dénonçant des « politiques d’entreprise injustes », l’APhA a appelé « tous les employeurs à agir rapidement sur ces questions (...) La profession et le secteur ont besoin de solutions à long terme, et nous devons agir immédiatement ».
Ce mouvement social se distingue des précédents car il n'est pas organisé par des syndicats traditionnels, mais par des pharmaciens et employés isolés. Il se déroule également dans un contexte exceptionnel où le pouvoir de négociation est du côté des salariés, avec un taux de chômage très bas (3,8 %), une inflation en baisse (3,7 % contre 9,1 % en juin 2022) et un taux de croissance relativement élevé (4,9 % en rythme annualisé).
Il s'inscrit aussi dans une tendance plus large d'agitation sociale au sein de plusieurs secteurs (automobile, écrivains, acteurs, scénaristes, médecins…), marquée par la plus grande grève hospitalière de l’histoire des États-Unis début octobre. Cette dernière avait mobilisé plus de 75 000 employés (sur 85 000) du consortium Kaiser Permanente. Les grévistes avaient fini par obtenir un accord prévoyant des augmentations de salaire de 21 % au cours des quatre prochaines années, afin d'aider à conserver les salariés actuels.
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