Une vingtaine d'élus et de médecins appellent la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à « aller plus vite » pour donner accès au cannabis thérapeutique à 300 000 patients français en souffrance.
Cette tribune intitulée « Allons plus vite, madame la Ministre » parue dimanche dans « Le Parisien - Aujourd'hui en France », est signée d'élus PS, LREM et EELV, ainsi que de médecins en faveur d'un usage thérapeutique du cannabis en France. Ils déplorent « le statu quo national » qui empêche « 300 000 patients français » en souffrance de l'utiliser. Ils rappellent que « 33 pays ont légalisé partiellement ou totalement le cannabis à usage thérapeutique » et que son efficacité est désormais scientifiquement prouvée « dans la gestion de la douleur chronique, les troubles physiques provoqués par les chimiothérapies et les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaques ». Dans ce cadre, les signataires indiquent soutenir « la démarche des élus creusois (voir la video) qui revendiquent l'octroi des autorisations nécessaires à expérimenter la production et la transformation d'un cannabis cultivé, conditionné et commercialisé localement, exclusivement à des fins thérapeutiques ».
La ministre de la Santé s'est déjà exprimée en défaveur d'une légalisation ou d'une dépénalisation du cannabis à usage récréatif, mais en faveur de la mise à disposition de médicaments contenant les extraits des « molécules antidouleur du cannabis ». Agnès Buzyn rappelle d'ailleurs que « des médicaments existent déjà, l'un d'eux est en négociation en France pour son prix » et qu'elle n'est « jamais hostile à ce qui peut soulager des douleurs », dès lors qu'il s'agit bien d'un médicament. Elle ajoute qu'il n'y a « aucune raison d'exclure, sous prétexte que c'est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs qui peuvent être très invalidantes ».
En France, depuis 1999, l’Agence du médicament est autorisée à délivrer des autorisations temporaires d’utilisation nominatives (ATUn) pour des médicaments qui ne sont pas autorisés en France, y compris des produits contenant des cannabinoïdes. L'usage thérapeutique reste donc une exception. Pourtant, en 2013, la ministre de la Santé de l'époque, Marisol Touraine, a modifié par décret le Code de la santé publique pour permettre la commercialisation d’un produit contenant des cannabinoïdes (lire notre article « abonné »). Le spray Sativex a ainsi obtenu son AMM française, le 9 janvier 2014, mais n’est pas commercialisé, les négociations de prix entre le laboratoire et le Comité économique des produits de santé (CEPS) n'ayant pas abouti.
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