Si les premières injections d’un vaccin Covid homologué sont annoncées dès le mois de décembre, soit à peine un an après la découverte de la maladie devenue pandémie, tout le monde ne sera pas vacciné tout de suite. La priorisation est le maître-mot dans tous les pays du monde. La France présentera sa stratégie vaccinale la semaine prochaine.
Parvenir à l’homologation de plusieurs vaccins un an à peine après la découverte du virus SARS-CoV-2 relève de l’exploit, mais les autorités sanitaires préviennent que tout le monde ne pourra pas être vacciné dès la mise à disposition des premières doses. Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus l’a rappelé récemment. « Dans un premier temps, les quantités de vaccins seront limitées et la priorité sera donnée aux soignants, aux personnes âgées et aux autres catégories à risques. » Une stratégie générale que la Haute Autorité de santé (HAS) a explicité dès juillet, avant d'en présenter des modalités plus détaillées la semaine prochaine, et en fonction des vaccins d’ici au 15 décembre.
Une chose est sûre, le vaccin « va compléter les autres outils que nous avons, pas les remplacer », précise l’OMS. D’abord parce qu’on ne sait pas encore si les futurs vaccins auront la capacité de bloquer la transmission du virus, une donnée qui ne pourra être connue que lors de l’utilisation en vie réelle. Ensuite parce que, même à marche forcée, la production de vaccins ne pourra couvrir l’ensemble de la population mondiale avant plusieurs années. Selon la Duke Université aux États-Unis, qui surveille le marché de 200 candidats vaccins, « les modèles actuels prédisent qu'il n'y aura pas assez de vaccins pour couvrir la population mondiale avant 2023 ou 2024 ».
Avec une population mondiale de 7,8 milliards d’êtres humains, une vaccination en deux doses exigerait la mise à disposition de près de 16 milliards de doses vaccinales. Reste à savoir quelle couverture vaccinale il sera nécessaire d’atteindre et combien de temps il faudrait pour réaliser toutes ces injections, sans même parler de la logistique que cela demanderait. Avec 150 000 camions frigorifiques, « la France dispose d'une des meilleures chaînes du froid du monde », selon la Chaîne logistique du froid. Le transport des milliards de doses à venir est un défi relevé par toute la filière logistique mondiale, notamment par Air France-KLM, habitué au transport des produits pharmaceutiques et équipés en containers garantissant le respect de la chaîne de froid, y compris pour des vaccins à conserver à - 80 °C. La France aura l’avantage, pour les deux futurs vaccins à ARNm, de voir leur production réalisée en partie sur son territoire, ce qui facilitera le transport.
Autre inquiétude de taille : y aura-t-il assez de flacons pharmaceutiques ? « Il se peut qu'il n'y ait pas assez de flacons en verre disponibles pour une campagne mondiale (...) qui viserait à distribuer 12 à 15 milliards de doses », reconnaît la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA), qui espère un allègement de la pression sur les industriels grâce à l’utilisation de flacons multidoses. Or les fabricants des trois vaccins les plus avancés ont annoncé des capacités de production élevées en 2021 : 3 milliards de doses pour AstraZeneca, 1,32 milliard pour Pfizer/BioNTech, 1 milliard pour Moderna. Tous assurent avoir sécurisé l’approvisionnement de toutes les matières premières nécessaires.
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