Ils permettent de savoir si une personne est positive au Covid-19 en moins de 20 minutes. Les tests rapides antigéniques vont être déployés dès cette semaine dans plusieurs établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Olivier Véran a officiellement annoncé ce mardi sur « France Inter » l'utilisation imminente de ces tests qui reposent, comme les RT-PCR, sur un prélèvement nasopharyngé. Alors que les laboratoires de ville sont submergés par les demandes et que des patients doivent parfois attendre une semaine pour connaître le résultat de leur test, les tests antigéniques présentent un avantage de taille. Ils peuvent en effet fournir des résultats en 15 à 20 minutes, sans instrument et sans appareil, grâce à l’immuno-chromatographie. « Les tests rapides antigéniques peuvent permettre de réaliser des tests Covid-19 fréquents à grande échelle afin que les personnes infectées puissent être identifiées rapidement pour ralentir la propagation du virus » explique ainsi le directeur commercial d'Abbott France. Le laboratoire vient tout juste d'obtenir la certification CE pour son test rapide « Panbio COVID-19 Ag » et négocie actuellement avec les autorités sanitaires françaises pour que les professionnels de santé puissent en proposer. Il y a quelques jours, le laboratoire suisse Roche annonçait lui aussi l'arrivée sur le marché de son test rapide antigénique fin septembre, précisant que 40 millions d'unités seraient « disponibles chaque mois ».
En France, les tests rapides antigéniques seront donc proposés dans un premier temps dans des hôpitaux d'Ile-de-France avant peut-être un déploiement bien plus large. « On est encore en phase d'évaluation concernant ces tests, c'est pour cela qu'ils sont réservés aux hôpitaux dans un premier temps, analyse l'épidémiologiste Martin Blachier. Mais c'est typiquement le modèle de tests qui peut être réalisé en ville et notamment par les pharmaciens. La question de la prescription médicale va être posée mais il n'y a pas de raison qu'une ordonnance soit nécessaire », estime-t-il. Autre question en suspens, le résultat obtenu par ces tests rapides devra-t-il être confirmé par un autre dépistage ? « Ce point devra être discuté mais ce n'est pas impossible compte tenu du risque de faux positifs, même si ce dernier est plus élevé lorsque la circulation virale est faible, ce qui n'est pas le cas en ce moment », précise Martin Blachier. Il voit en tout cas dans ces tests antigéniques un concurrent très sérieux pour les tests salivaires qui pourraient prochainement arriver sur le marché selon les résultats d'expérimentations menées à leur sujet. « S'ils sont considérés comme fiables, les tests antigéniques vont prendre tout le marché, anticipe Martin Blachier. Il y aura en tout cas une compétition très rude entre ces deux types de tests - antigénique nasopharyngé et salivaire - car, quoi qu'il arrive, ils ne pourront pas être complémentaires. »
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