La Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) a donné un avis favorable au remboursement de Champix (varénicline) à hauteur de 65 %, dans l'indication du sevrage tabagique.
En 2007, lors de sa commercialisation, Champix pouvait être pris en charge par l'assurance-maladie dans le cadre du forfait de 50 euros alloué au sevrage tabagique. Mais en 2011, à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, le ministre de la Santé de l'époque, Xavier Bertrand, avait pris la décision de le retirer de la liste des médicaments remboursables compte tenu de la survenue de cas psychiatriques graves. La vaste étude EAGLES (Evaluating Adverse events in a Global Smoking cessation study), réalisée à la demande des agences du médicament américaine et européenne (FDA et EMA), qui visait à comparer varénicline, bupropion (Zyban), patch nicotinique et placebo, a permis de réhabiliter Champix. Publié dans la revue médicale « The Lancet » en juin dernier, il s'agit d'un essai clinique randomisé en double aveugle, mené dans 140 centres localisés dans 16 pays, incluant plus de 8 100 participants âgés de 18 à 75 ans, avec ou sans antécédent psychiatrique, fumant au moins 10 cigarettes par jour et motivés par le sevrage. Avant même la publication des résultats, l'EMA levait la mise en garde sur le risque de suicide qui avait été ajoutée à la notice de Champix en 2009.
La Commission de la transparence, dont les travaux sur le Champix ont commencé en juin dernier, s'est en partie appuyée sur les résultats de cette étude. Elle confirme un service médical rendu (SMR) important, comme elle l'avait déjà fait en 2007 et 2009, chez les sujets ayant une forte dépendance au tabac (score du test de Fagerström supérieur ou égal à 7). Malgré une absence d'amélioration du service médical rendu (ASMR), elle considère Champix comme un « moyen supplémentaire du sevrage tabagique qui peut être utilisé en seconde intention après échec des stratégies comprenant des substituts nicotiniques ». En conséquence, elle recommande une prise en charge à 65 % par l'assurance-maladie.
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