En clôture de la concertation citoyenne et scientifique sur le dépistage du cancer du sein, un panel de femmes a appelé à un examen « plus humain » qui puisse prendre en compte aussi bien les aspects psychologiques que physiques, tels « l’inconfort, voire la douleur liée à la mammographie ».
Un enjeu majeur tant au niveau de la participation au dépistage que d’un point de vue médical car le « facteur stress » peut aussi être l’origine d’artefacts ou d’anomalies d’imagerie. « Nous travaillons de plus en plus sur une compression douce, pour moins de ressentis violents sur les seins des femmes », indique le Dr Corinne Balleyguier, radiologue spécialisée dans l’imagerie du sein à l’Institut Gustave Roussy (IGR).
C’est dans ce cadre que la société GE-Healthcare a lancé en 2013 le projet « No pain », coordonné par l’IGR, afin de rendre les mammographies « plus supportables ». Développé depuis trois ans sur le site de Buc (Yvelines) de GE-Healthcare, le senographe « Pristina » a été pensé pour rendre la mammographie, moins angoissante et surtout moins douloureuse.
Meilleure ergonomie
Le dispositif est par exemple équipé de repose-bras à la place des poignées auxquelles les femmes ont tendance à projeter le stress de l’examen en s’y agrippant. « Cette contraction de toute la chaîne musculaire génère des micro-tremblements qui peuvent avoir un impact direct sur la qualité de l’image », rapporte Aurélie Boudier, directrice du centre de design global de GE- Healthcare.
Le support de sein a été affiné, avec un coin arrondi et le positionnement de la tête revu pour un meilleur confort. En matière d’ergonomie, la principale innovation du senographe « Pristina » réside en une télécommande qui permet à la femme de finaliser la compression de son sein. « On constate que les femmes vont avoir tendance à aller plus loin dans la compression si elles le font elles-mêmes », note-t-elle.
Approche relaxante
« La machine, c’est la pièce principale où la femme va catalyser toutes ses peurs et anxiétés. Nous voulons changer cette expérience et la rendre plus positive en se rapprochant de l’univers du spa », poursuit-elle.
Cette approche « relaxante », GE Healthcare l’a amorcée depuis fin 2012 avec sa solution SensorySuite qui propose en salle d’examen, panneaux muraux décoratifs, écrans diffusant photos, vidéos et sons reposants, le tout enveloppé d’un air imprégné d’un léger parfum…
Dans le cadre de projets pilotes, GE Healthcare va aussi tester dans l’espace vestiaire des miroirs interactifs préparant à l’examen, avec également des éléments sonores, olfactifs ou d’autres petits détails « bien-être », tels « une petite crème à passer sur le sein après l’examen ou un roll-Up à sentir pour se redonner un peu d’énergie », évoque Aurélie Boudier.
Projet MammoNext
« Dans la démarche de dépistage, on s’adresse à des femmes qui ne sont pas malades, c’est important de les sortir de cet univers de l’hôpital et d’en enlever les codes », ajoute-t-elle. Le premier senographe « Pristina » doit être installé à l’IGR dans le courant du mois de juillet. L’appareil sera aussi au coeur du projet de recherche MammoNext mené à l’Institut Gustave Roussy et qui vise à intégrer en un seul appareil toutes les évolutions récentes en termes d’imagerie de sein. Des protocoles permettront notamment d’évaluer les performances de la mammographie avec injection de produit de contraste ou de nouvelles techniques de tomosynthèse incluant la biopsie.
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