Le Quotidien du pharmacien.- Pourquoi créer une association aujourd'hui pour représenter les adjoints ?
Benjamin Moutel.- Le métier d'adjoint est de plus en plus diversifié. Avant, il se résumait essentiellement à l'exercice de la délivrance. C'est bien sûr un peu réducteur mais c'est assez vrai. Depuis plusieurs années, l'adjoint voit son activité évoluer. Il se voit confier d'autres missions telles que la réalisation d'entretiens, l'administration de vaccins, leur prescription, des bilans de médication, du management d'équipe, la responsabilité d'un « rayon », les relations avec des laboratoires… Le métier évolue vite et il est nécessaire d'apporter des repères aux adjoints, d'autant que chaque pharmacie est différente et peut être amenée à se spécialiser.
Qu’est-ce que le CPAOF et quelles actions mène-t-il ?
Le Collectif des pharmaciens adjoints d’officine de France (CPAOF) existe depuis 2 ans, et est une association qui représente les adjoints en pharmacie. Contrairement aux titulaires (USPO, FSPF, UNFP), étudiants (ANEPF) ou préparateurs (ANPPO), les adjoints ne bénéficient d'aucun représentant dédié « officiel » alors même qu'ils représentent 50 % de la profession ! Nous ne sommes pas un syndicat, nous ne visons pas la revendication ni la confrontation avec les titulaires. Notre objectif est d'apporter une voix jusque-là encore peu audible et de devenir un acteur consultatif auprès du reste de la profession et du gouvernement.
Nous sommes là pour faire des recommandations, émettre des constats et faire en sorte que le point de vue du pharmacien adjoint soit considéré à l'avenir. Actuellement, nous représentons les pharmaciens adjoints au sein du Conseil national professionnel de la pharmacie d’officine et de la pharmacie hospitalière (CPOPH), où de nombreux sujets critiques sont discutés.
Un autre de nos objectifs est de remédier au manque de clarté dans l'exercice pharmaceutique. Aujourd'hui, il y a une disparité dans la transmission de l’information, qui est souvent entre les mains des titulaires, alors que personne ne s'adresse spécifiquement aux adjoints pour les tenir au courant des évolutions du métier et de leur impact sur leur quotidien.
Que peuvent faire les adjoints pour changer cette situation ?
Nous rejoindre, que ce soit au Crepoff ou au CPAOF. Il faut que les adjoints portent la voix de leur profession dans les années à venir. Si nous y arrivons, l’adjoint pourra influer sur son cadre de travail, sera au fait de ses limites, de ses responsabilités, et pourra travailler de manière plus sereine. Car aujourd'hui, les discussions dans les congrès sont des discussions de titulaires. Il faut changer cela.
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