La Fédération hospitalière de France (FHF) dévoile les résultats de la première étude démontrant la baisse sans précédent du nombre d’hospitalisations pendant la première vague de Covid-19 en France. Entre mi-mars et fin juin, 2 millions d’opérations ont ainsi été reportées ou annulées.
« Dans une épidémie, il y a toujours d’autres malades sacrifiés, mais 2 millions de séjours hospitaliers en moins, c’est énorme ! », confie Frédéric Valletoux, président de la FHF, dans les colonnes du « Journal du Dimanche » (JDD). Selon l’étude dévoilée hier, qui compare les hospitalisations non liées au Covid-19 entre début mars et fin août 2020 à la même période un an plus tôt, la baisse d’activité s’est prolongée au-delà du premier confinement : les hôpitaux n’ont pas pu immédiatement reprendre le volume d’activité habituel, des malades de Covid-19 sont restés hospitalisés sur une longue période, la libération des blocs a pris du temps, et le retard accumulé n’a pu être rattrapé dans une organisation qui fonctionne souvent à flux tendu.
Entre le 16 mars et le 10 mai, la baisse d’activité en chirurgie s’élève à 58 %, celle des hospitalisations dans les services de médecine à 39 % et celle des actes en chirurgie ambulatoire à 80 %, selon les données PMSI*. Une baisse d’activité logique puisque les blocs opératoires et les salles de réveil ont été transformés en service de réanimation sur cette période, pendant que les personnels soignants étaient mobilisés pour lutter contre l’épidémie.
Pour Frédéric Valletoux, ces résultats permettent « d’objectiver le fait que les victimes de la crise sanitaire sont non seulement les patients atteints de formes graves de Covid et les personnes décédées, mais aussi beaucoup parmi ceux qui n’ont pas pu avoir accès aux soins en temps et en heure ». Des données qui pèseront « le jour où la tragédie sera derrière nous, à l’heure du bilan », prédit le président de la FHF, quand seront évaluées les pertes de chance pendant et après le premier confinement. Selon lui, certaines déprogrammations auraient pu être évitées dans les régions épargnées. Il reconnaît cependant l’état de « sidération » à l’arrivée du virus et une situation « mieux gérée » pendant la deuxième vague, « avec des déprogrammations graduelles et régionalisées ».
* Le programme de médicalisation du système d’information est un système de recueil de données de l'activité hospitalière permettant de définir l’activité des établissements de soins des secteurs public et privé.
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