Violences urbaines

Pharmacies pillées, incendiées… Quels recours ?

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Publié le 30/06/2023
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Après que plusieurs pharmacies ont été ciblées par les violences urbaines en réaction à la mort de Nahel le 27 juin, les titulaires concernés doivent rapidement contacter leur assureur. Ils peuvent également faire appel à la commission d’entraide et de solidarité de l'Ordre.

Des pharmacies incendiées, saccagées, pillées, notamment à Montataire (Oise), Montargis (Loiret), Montreuil (Seine-Saint-Denis), Maxéville (Meurthe-et-Moselle), Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), Gaillon (Eure), et même au Port à La Réunion… Les violences urbaines, qui se sont produites un peu partout en France, n’ont pas épargné les officines. Des violences perpétrées en réaction à la mort de Nahel, jeune homme de 17 ans tué par un policier mardi 27 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Face à ces sinistres, il est important de contacter au plus vite son assureur, afin qu’il intervienne rapidement, aussi bien pour missionner un expert que pour assister le pharmacien et l’aider à prendre des mesures de conservation ou de protection des locaux, ou lui verser l’indemnisation ou l’avance de fonds si tel est prévu au contrat. Sachant qu'en général, les pharmacies sont assurées contre ce type de sinistre. En effet, si l’assurance de responsabilité civile professionnelle est la seule assurance obligatoire (elle couvre les fautes professionnelles du pharmacien ou d’un salarié), les titulaires optent le plus souvent pour une assurance plus complète. À savoir, une assurance multirisque qui inclut la responsabilité civile professionnelle, mais également la responsabilité civile exploitation qui garantit les accidents liés à l’exploitation (chute, accidents…), les sinistres (incendie, dégât des eaux, tempête, vol, dégradation…) et les pertes, l’arrêt ou la réduction d’activité consécutives à un sinistre. Mais tous les contrats ne se valent pas.

C’est surtout lorsque le sinistre entraîne une interruption de l’activité que les mesures les plus importantes doivent être prises. Si le titulaire a souscrit une garantie pertes d’exploitation, l’assurance prendra en charge la reconstitution de la marge brute et le remboursement des frais supplémentaires d’exploitation (frais d’installation provisoire, de location de matériels, de personnel intérimaire éventuellement). Enfin, la garantie perte de la valeur vénale, quant à elle, indemnise le pharmacien si son activité doit définitivement s’arrêter à la suite du sinistre.

Il est également possible de faire appel à l’aide de l’Ordre des pharmaciens. L’instance dispose d’une commission d’entraide et de solidarité qui a pour mission de porter assistance à tout pharmacien en cas de difficultés financières graves, en lien notamment avec un sinistre. Pour activer cette aide, le pharmacien doit déposer une demande qui, si elle est acceptée, permettra de débloquer une allocation, une aide ponctuelle, un prêt, une avance ou une exonération. Pour obtenir le formulaire correspondant, il devra adresser un mail à cesp@ordre.pharmacien.fr.


Source : lequotidiendupharmacien.fr