Alors que le gouvernement n'exclut pas des délestages d'une durée de deux heures en cas de saturation du réseau électrique cet hiver, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a demandé au gouvernement que les acteurs de la chaîne de distribution du médicament, y compris les officines, ne soient pas frappés par ces mesures.
Au début du mois, Élisabeth Borne, première ministre avait en effet annoncé que des opérations d'une durée de deux heures, dénommées « délestages tournants », pourraient intervenir sur le réseau électrique, « s'il y a un hiver très froid (…) s'il y a des tensions sur le gaz naturel liquéfié (GNL)… ». Pour parer à cette éventualité, ces délestages pouvant occasionner des dommages irréversibles dans la chaîne du froid pharmaceutique, la FSPF a engagé des discussions avec le ministère de la Santé afin que les pharmacies ne soient pas concernées par les délestages électriques cet hiver.
Dans l'attente d'une prise de position des autorités sanitaires, le syndicat recommande d'ores et déjà aux titulaires de participer à l'effort collectif pour éviter les coupures d'électricité. Au rang des actions simples pouvant être mises en place, la FSPF suggère ainsi de limiter le chauffage à 19 degrés, d'utiliser des LED basse consommation pour l'éclairage, de définir des zones dans l’officine où l’intensité lumineuse peut être diminuée ou encore, dans la même logique, d'équiper de détecteurs de présence les zones de l’officine ne nécessitant pas un éclairage permanent. C'est le cas des réserves.
De même, le syndicat rappelle que toutes les lampes et les ordinateurs doivent être éteints lors de la fermeture de l'officine et que le recours aux imprimantes doit être restreint tout comme l'envoi de mails. Autres initiatives possibles émises par le syndicat : pourquoi ne pas fournir à l'équipe officinale des vêtements adaptés permettant de supporter une chaleur à 19 degrés Celsius ? Ou encore limiter la largeur de l'ouverture des portes d'entrée en l'absence de sas ? « Mettre en place ces quelques mesures simples, c’est diminuer de 10 à 15 % sa consommation électrique », affirme la FSPF.
Car si ces gestes sont bons pour le climat, ils sont également bénéfiques à l'économie officinale, alors qu'une part significative du réseau sera exclue du bouclier tarifaire prévu par le gouvernement. En effet, ce dispositif qui limite à 15 % la hausse de tarifs énergétiques est réservé aux entreprises d'un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros. Selon les projections des experts-comptables lors de la « Journée de l'économie », organisée par le « Quotidien du pharmacien » le 21 septembre, le chiffre d'affaires moyen réalisé en 2021* varie entre 1,780 million et 2,072 millions d'euros.
Pour les titulaires qui souhaiteraient prolonger leur action en faveur de l'environnement, la FSPF émet quelques pistes de réflexion : privilégiez les mobilités douces pour les livraisons, procéder à l'isolation thermique de la pharmacie ou encore isoler des zones dans l'officine par des portes isolantes pour limiter le gaspillage énergétique. De plus, le syndicat rappelle qu'un avantage fiscal est accordé pour tout renouvellement de l’armoire frigorifique avant la fin de l’année.
*Sur un échantillon de 3 016 officines, soit près de 14,5 % des pharmacies françaises.
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