Vaccination à l’officine : l’exemple français inspire l’Allemagne

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Publié le 02/04/2019

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Crédit photo : Phanie

En Allemagne, le ministre fédéral de la Santé a annoncé que les pharmaciens pourraient s’impliquer dans la vaccination antigrippale, à l’instar de leurs confrères français. Comme dans l’Hexagone, la proposition suscite une levée de boucliers dans les rangs médicaux.

Le modèle de la vaccination antigrippale inspire décidément nos voisins allemands. Après avoir suggéré à l’automne dernier lors du congrès des pharmaciens que les pharmaciens pourraient vacciner contre la grippe « comme en France », Jens Spahn, ministre fédéral de la santé, revient à la charge. Lors d’un congrès régional, il a réitéré fin mars son intention de consulter les pharmaciens pour voir dans quelles conditions ils pourraient contribuer à désengorger les salles d’attente des médecins en vaccinant les patients à l’officine. Son attention est tournée vers l’Hexagone où il regarde attentivement « ce qui se fait ».

Rien ne prouve cependant que le ministre parvienne à inscrire cette nouvelle disposition à la réforme de la pharmacie prévue pour ce mois d’avril. Il lui faudra convaincre les instances fédérales de la profession, jusqu’ici assez réticentes. Mais surtout, Jens Spahn devra affronter le corps médical très remonté contre cette proposition. Les médecins mettent en doute les capacités des pharmaciens « pour effectuer l’anamnèse nécessaire auprès du patient », comme le souligne Frank-Ulrich Montgomery, président du conseil fédéral de l’Ordre des médecins. Il estime que la vaccination antigrippale serait contre-productive et qu’elle risquerait même de baisser la qualité et le taux de la couverture vaccinale en Allemagne. Il n’est pas question pour lui que les médecins partagent ce droit de vacciner avec d’autres professionnels de santé. Ce que sa consœur de Basse-Saxe résume de manière implacable par « les pharmaciens ne savent pas vacciner, les médecins si ». Elle semble ignorer qu’en France, la volonté des pharmaciens à se former a été l’une des principales clés du succès de la vaccination à l’officine.