La campagne de vaccination anti-HPV annoncée le 28 février dernier par le président de la République pour la rentrée 2023 s’apprête à prendre son essor. Le principe ? Les doses du vaccin Gardasil 9 seront fournies gratuitement par Santé publique France, la prise en charge étant assurée par l’assurance-maladie et les agences régionales de santé (ARS). Ce sont ces mêmes ARS qui sont chargées, dans leur territoire, de l’organisation de cette vaccination dans les collèges qui sera reconduite chaque année.
La dernière fois qu’une telle opération a été menée remonte à 1994, lorsque le ministre de la Santé de l’époque, Philippe Douste-Blazy, avait lancé une campagne nationale de vaccination contre l’hépatite B pour tous les élèves de 6e. Avec succès : 57 % d’entre eux avaient reçu l’injection au collège, et 16 % auprès de leur médecin traitant. Cette fois, les élèves de 5e sont la cible prioritaire, avec l’idée d’offrir une protection contre les cancers liés aux HPV à 800 000 adolescents chaque année. Et donc d’améliorer peu à peu la couverture vaccinale. « En France, 42 % des jeunes filles de 16 ans et 8,5 % des jeunes hommes du même âge ont reçu une vaccination HPV complète, quand ces taux dépassent les 80 % au Portugal ou au Royaume-Uni », regrettait Rodolphe Chastel, médecin généraliste à Lyon, lors d’une conférence de presse du Laboratoire MSD le 31 août. Bien loin donc des 80 % visés par le plan cancer 2021-2030.
Parcours simplifié
La France fait désormais de cette vaccination, et de la vaccination en général, une priorité. La preuve avec l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens (ainsi que des infirmiers et des sages-femmes) ces dernières années. La vaccination contre la grippe en officine ne date en effet que de 2017, sous forme d’expérimentation d’abord, avant une généralisation au bout de deux ans, rappelle Bruno Julia, pharmacien titulaire à Lherm (Haute-Garonne). À suivi l’implication des pharmacies dans la vaccination contre le Covid dès 2021, ce qui a certainement accéléré un élargissement général des compétences. Avec le décret paru le 9 août 2023 au « Journal officiel », dernier texte nécessaire pour autoriser le pharmacien à prescrire et administrer les vaccins du calendrier vaccinal aux adultes et aux enfants dès 11 ans, plus rien ne s’oppose à un parcours vaccinal simplifié.
Une simplification qui concerne donc les collèges pour la vaccination HPV. Les ARS ont, pour la plupart, confirmé que la campagne démarre dès la rentrée par le recueil du consentement écrit des deux parents qui sera suivi à l’automne et au printemps des deux injections nécessaires, réalisées dans l’enceinte du collège, sur le temps scolaire, par des équipes mobiles de soignants. Dont les pharmaciens volontaires qui auront préalablement réalisé leur formation obligatoire et leur déclaration auprès de l’Ordre.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques